Feu un grand penseur chrétien du XXe siècle, Georges Bernanos, aimait à dire qu’au fond de chaque Français ou presque continuait de sommeiller un monarchiste. On en eut la preuve lorsque Charles de Gaulle, chef de la France libre (1940-1944), puis chef de l’Etat français (1959-1969), instaura avec succès une «monarchie républicaine», en attendant peut-être une vraie royauté, projet compromis par la révolution libertaire de mai 1968.
UN COUP DE MACRONPlus près de nous, la profession de foi royaliste sans ambiguïté du jeune ministre «socialiste», Emmanuel Macron (38 ans), n’a pas empêché ce Rastignac moderne de faire son chemin en quittant le régime Hollande-Valls en déroute pour tracer son propre itinéraire politique et de voir ainsi sa popularité augmenter au point d’être au premier rang des présidentiables pour 2017, en ce début d’automne 2016 .
Macron avait dit textuellement (et beaucoup de politiciens ordinaires dans l’Hexagone en sont restés estomaqués jusqu’ici …) : «La démocratie comporte toujours une forme d’incomplétude, car elle ne se suffit pas à elle-même. Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du Roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. La Terreur (en 1793) a creusé un vide émotionnel, collectif : le Roi n’est plus là ! »
HOUELLEBECQ ET LA RÉPUBLIQUEMaintenant c’est le controversé — mais très talentueux — Michel Houellebecq, auteur de romans de politique-fiction à succès (et en rien «islamophobes» car c’est avoir une idée plutôt flatteuse des capacités socio-politiques des musulmans de France, que d’imaginer l’un d’entre eux devenir très bientôt le maître de l’Elysée), qui, tout à trac, lors d’un entretien en été 2016 avec la plus ancienne publication française, «La Revue des Deux-Mondes» (fondée en 1829 sous le roi Charles X), y est allé, très clairement, comme Macron en 2015, de sa profession de foi monarchiste.En voici, pour nos suiveurs sur le360, les passages les plus marquants :Michel Houellebecq : «La royauté est un régime qui a fait ses preuves (en France), ce qui n’est pas le cas forcément des régimes postérieurs. La monarchie a quand même beaucoup amélioré le pays. C’est une option tout à fait envisageable.La Revue des Deux-Mondes : «(Un roi en France) là, en 2017 ? »Houellebecq : «Oui, l’idée se défend»La Revue: «Est ce qu’il faut détruire la place de la République (à Paris) ?»Houellebecq : «Ce ne serait pas une catastrophe ! J’éprouve une grande nostalgie. L’époque Napoléon III (est) la dernière belle époque de la France »
Rappelons que ne manquent pas les royalistes français qui, comme l’écrivain Jean de La Varende, ont fini par adopter le monarque «illégitime» Louis-Napoléon Bonaparte dit Napoléon III (1848-1870) comme «dernier roi de France»
A voir: à ceux de nos suiveurs qui seront à Paris entre le 27 septembre et le 15 janvier, nous recommandons vivement d'aller à l'exposition "Spectaculaire Second Empire" au musée d'Orsay, Paris VIIème . Téléphone: 00 33 140 49 48 14