Allez les Lions de l’Atlas!

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ChroniqueIl est impossible de ne pas avoir les larmes aux yeux quand on revoit l’image de Mbarek Boussoufa en train de sangloter au milieu de terrain, sans mettre ses mains pour tenter de retenir ses larmes ou de cacher son visage, au moment où le Maroc marque le but de la victoire contre la Côte d’Ivoire.

Le 28/01/2017 à 18h03

Ça manquait de joie dans ce pays. Ça manquait de bonheur pur et simple. Ça manquait surtout, surtout, de communion, de partage, sans arrière-pensée ni mauvaise vibration.

Un ami m’a dit une phrase très belle: «Cela faisait longtemps que je n’avais pas sauté au cou d’un inconnu pour lui embrasser la tête comme s’il était un membre de la famille».

Il est impossible de ne pas avoir les larmes aux yeux quand on revoit l’image de Mbarek Boussoufa en train de sangloter au milieu de terrain, sans mettre ses mains pour tenter de retenir ses larmes ou de cacher son visage, au moment où le Maroc marque le but de la victoire contre la Côte d’Ivoire.

Nous avions besoin de cette image, il nous manquait cette image, pour revenir à quelque chose de basique et d’essentiel: le bonheur d’être ensemble et de ressentir la même chose, la joie de l’instant, le plaisir d’enfant, intense et absolu. Vous savez, ce moment magique où plus rien ne compte, où les verrous sautent, les différences s’effacent, et toutes les mauvaises ondes disparaissent.

Les Lions de l’Atlas sont en train de faire des miracles au Gabon. Ils ont eu des blessés, des contretemps, ils ont affronté des adversaires parfois supérieurs. Mais voilà ils sont toujours en course, parce qu’ils ont eu à chaque fois la bonne réaction, la bonne attitude. Ils jouent avec leurs moyens, en étant extrêmement solidaires, et ils donnent l’impression que plus rien ne les arrêtera.

Cette sélection bricolée joue avec le cœur et avec la foi. Les joueurs ressemblent à des morts de faim: ils donnent tout, se couvrent mutuellement à chaque perte de balle, harcèlent leurs adversaires jusqu’au coup de sifflet final. L’absence de «star» est finalement bénéfique: chaque joueur, du gardien au dernier des remplaçants, donne l’impression de pouvoir être le héros du match à venir. Les deux dernières victoires ont d’ailleurs été obtenues par des joueurs rentrés en cours de match. Face à l’Egypte, ça sera peut-être encore un joueur sorti du banc qui fera la différence…

Ceux qui connaissent le football savent que c’est là la marque des meilleures équipes, celles qui vont au bout. Mais on n’a pas forcément besoin d’être un connaisseur pour comprendre que ce que cette équipe est en train de réaliser est beau et magnifique.

Au-delà des victoires, le plus important est l’attitude, cette façon de se donner à fond et de se sacrifier pour les autres. Sur ce plan, les Lions de l’Atlas ont déjà gagné leur CAN et ils ont certainement des leçons à donner à beaucoup de monde. Ils ont eu aussi la bonne idée de tuer dans l’œuf un débat absurde, dégueulasse, honteux, sur l’amour des binationaux pour le Maroc.

Tous ensemble: allez les Lions de l’Atlas !

Par Karim Boukhari
Le 28/01/2017 à 18h03