Fouzi Lekjaa, le président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), débouté par la FIFA, avait préparé un plan d’urgence pour redorer le blason de l’équipe nationale de football. Les détails de ce programme sont très instructifs sur la manière dont le bureau invalidé de la FRMF comptait manager le football national. Ce programme se décline en deux points, a appris Le360 de sources sûres. Le premier est lié à la composition de la commission appelée à sélectionner le nouvel entraineur des lions de l’Atlas. Cette commission se compose de trois catégories de personnes. La première catégorie comprend deux membres du bureau fédéral. La deuxième est plus surprenante, en ce sens qu’elle se compose des anciens ballons d’or marocains : Ahmed Faras, Mohamed Timoumi et Mustapha Hadji. Même s’il est ballon d’or, Badou Zaki n’a pas été retenu dans cette commission, parce qu’il pouvait prétendre au poste d’entraîneur. La troisième catégorie est sidérante, en ceci qu’elle se compose de deux journalistes : Lino Bacco (Radio Mars) et Mustapha Badri (Directeur du journal Al Mountakhab).Se mettre à l'abri des critiques
Personne ne remet en question la qualité des joueurs Faras, Timoumi ou Hadji, mais ce n’est pas parce qu’on a été un grand joueur que l’on sait choisir un entraineur et cela est d’autant vrai que nombre des joueurs en question sont loin du milieu du football et de ses enjeux managériaux depuis des années. Pareil pour les journalistes, dont le métier est d’informer d’abord, commenter ensuite, et non pas de prendre part à des décisions. Comment pourront-ils garder leur neutralité, voire indépendance, et critiquer l’entraîneur qu’ils ont eux-mêmes participé à choisir ? Dans aucune grande nation de football, on ne trouve des journalistes dans les commissions en charge de choisir le sélectionneur national. Ce n’est pas leur métier. Mais Lekjaa ne l’entendait pas ainsi. Il cherchait à ratisser le plus largement possible pour se mettre à l’abri des critiques. En somme, plutôt faire de la politique que du football.Le deuxième point du plan d’urgence de Fouzi Lekjaa consistait à trouver un excellent directeur technique national (DTN). Il n’a pas eu à le chercher très loin, ni à composer une commission hétéroclite pour le sélectionner. Son mentor, Mohamed Boudrika, président du Raja, lui a soufflé le nom de la perle rare : Hassan Hormatollah, celui-là même qui occupe justement le poste de directeur technique au Raja. Rien ne plaide dans la carrière de Hormatollah pour occuper le poste de DTN à l’équipe nationale. Après un passage éclair au Qatar, Hormatollah a décroché le jackpot en se vendant pour la coquette somme de 200.000 dhs par mois à Boudrika. Ce dernier n’a pas tardé à se rendre compte de son erreur et a trouvé le moyen de se débarrasser de son DTN en le "fourguant" à Lekjaa. Car si Hormatollah était si brillant, pourquoi Boudrika n’en a pas fait le successeur de Fakhir ? Le football national est bien malade, mais avec l’ingénieux programme de Lekjaa, il aurait été moribond.