Si dans les sociétés occidentales modernes, le corps féminin idéal est synonyme d'une minceur frisant parfois l’anorexie, dans le sud de notre pays, c’est une tout autre histoire. C’est ce qu’explique le quotidien arabophone Anass dans son numéro du week-end, à paraître ce samedi 1er février. Rondeurs bien placées, jambes enrobées et poitrines opulantes sont les principaux critères de beauté des femmes sahraouies. Selon Annass, il en va de la réputation et de la dignité de la famille de la jeune femme que celle-ci ait des formes. Lors d’un reportage réalisé au cœur d’une tribu dans la ville de Laâyoune, Anass explique le "poids" d’une femme bien ronde dans la société.
Souffrir pour être belle
Comment donc ces femmes du désert se font-elles une beauté à la Sahraoui ? Parmi les techniques communément utilisées pour prendre du poids, le quotidien livre notamment celle du "Boulouh". Ce terme, propre à la région, désigne le fait de boire d’importantes quantités de petit lait par les jeunes filles à marier. Une technique qui s’approche de ce qu’Annass désigne comme "Al Achnine", ou quand la quantité d’eau est plus importante que celle du petit lait. Il y a également l'"Azrik", qui est un mélange de lait, de petit lait de chamelle et de chèvre, auxquels sont ajoutés de l’eau et du sucre bien battus. Mais ce ne sont pas là les seules pratiques de la région. Plus loin, Annass affirme que certaines femmes sont parfois battues, voire ou violentées en particulier lorsqu’elles refusent de se soummettre à ces régimes.
Ce reportage lève le voile sur des pratiques traditionnelles. Mais là-bas aussi, les us et coutumes ont aussi évolué. Non pas que les femmes sahraouies ne tiennent plus à leurs traditions, mais l’influence de la mondialisation et de la normalisation n’a pas épargné cette région. Par ailleurs, et il faut bien le reconnaître, les femmes d'aujourd’hui sont plus conscientes des risques de ces "traitements", certes à base de produits naturels mais pas toujours très sains. Si, dans la mémoire collective, la femme orientale reste synonyme de belles formes et de rondeurs, il est aisé de constater qu’aujourd’hui, les sociétés ont largement évolué et accordent plus d’importance à la femme en tant qu’acteur de développement plutôt qu’objet de désir.




