Dans son édition de ce samedi 5 juillet, Al Akhbar nous fait (re)découvrir le monde des charlatans marocains et africains à Casablanca. Une journaliste du quotidien s’est fait passer pour une femme au coeur brisé et qui veut récupérer son amoureux qui ne donne plus signe de vie. Elle jette d’abord son dévolu sur un charlatan dans un quartier périphérique de Casablanca. Le fkih, pour s’acquitter de sa mission, commence par lui demander les prénoms de la mère et du père de son Roméo et surtout la fameuse "charouita" : un tissu blanc ayant servi à recueillir le sperme de la personne désirée selon un rituel bien connu des intiées. Faute des prénoms et du précieux chiffon, le fkih avoue son incapacité à faire quoi que ce soit. En contrepartie, il demande à la jeune femme (la journaliste) de recourir aux services d’un sorcier africain dont la réputation n’est plus à faire. Mais il fallait mettre le prix (4.000 DH) puisque le sorcier africain allait devoir commander les articles nécessaires d’Afrique du Sud avant de procéder à son opération dans un endroit reculé, à l'abri des regards.
Changement de décor, la journaliste prend cette fois contact avec une sorcière africaine : une femme d’un embonpoint certain, outrageusement habillée et maquillée. L’objectif choisi est de séparer un homme et une femme par esprit de vengeance. Là aussi, la journaliste "embedded" se voit demander des choses appartenant aux victimes potentielles : un bout de tissu ou des photographies. La sorcière passe aux choses sérieuses en demandant 5.000 DH pour ses services avec un acompte de 2.000 DH. Le prix final sera fixé à 4.000 DH, la sorcière prétendant devoir ramener les produits nécessaires d’un pays d’Afrique subsaharienne et passer à l’action dans une forêt. Effet garanti, promet-elle. Al Akhbar rapporte aussi plein d’histoires de femmes et d’hommes qui ont fait appel à la magie noire. C’est le cas de Fadwa qui croit dur comme fer que la sorcellerie est la clé de tous ses problèmes. Elle a ainsi sillonné presque tout le pays à la recherche de charlatans et de fkihs. Elle a fini par tomber dans les filets d’un fkih qui a réussi à lui soutirer 4.000 DH pour services non rendus. L’ayant menacé d’aller voir la police, il accepte de lui rembourser 3.000 DH. Pour autant, Fadwa n’a pas décroché. Elle continue à poursuivre ses chimères via les charlatans et les sorciers.
En matière de magie noire, il se trouve même que le Maroc compte des spécialistes et chercheurs dans le domaine. Interrogé par Al Akhbar, Bouchaib Choufani, expert en parapsychologie et président de l'observatoire d’études et de recherches, a déclaré que des preuves scientifiques attestaient de l’existence de la sorcellerie et de la magie noire. Pour lui, il s’agit de l’utilisation de forces occultes que peut renfermer toute personne. Le recours à la magie et à la sorcellerie n’est pas l’apanage d’une seule classe sociale ou d’une seule catégorie d’âge.