Souvenez-vous: le 5 juillet courant, le360 rapportait que «des éléments du service préfectoral de la police judiciaire de Marrakech avaient arrêté (le jour même) deux ressortissants algériens mis en cause dans un vol qualifié à l’intérieur d’un des établissements classés de la ville ocre». La réalité de ce forfait, savamment planifié, a été établie sur la base de minutieuses investigations menées in situ par les services de la police judiciaire, corroborées par l’expertise de la police scientifique et les caméras de surveillance.
Les prévenus, dont l’un était entré illégalement dans le Royaume, avaient été arrêtés à Casablanca jeudi 5 juillet, au lendemain de ce vol digne d’un film d'Hollywood, commis le 4 juillet dans une suite du célèbre palace «La Mamounia», à Marrakech, où logeait le dignitaire saoudien.
Pourtant, ce n’est pas ainsi que ce vol avéré, relayé par des confrères algériens, a été vu par les «services» du voisin de l'Est qui ont tenté misérablement de faire accréditer, via un relais (médiatique) qu’on se passe de nommer tellement il pue l’intox et le mensonge, une histoire… à dormir debout!
«Certains confrères de la presse nationale se sont empressés de reprendre une information relayée par des médias inféodés au Makhzen sans prendre le soin d’en vérifier la véracité ou d’en commenter le contenu», déplorent hypocritement lesdits services algériens, via leur relais médiatique.
«Des sources qui connaissent bien le Maroc sont catégoriques: les cambrioleurs ne peuvent être des Algériens, car, expliquent-elles, «pour pouvoir cambrioler la chambre d’un dignitaire saoudien à Marrakech, il faudrait pouvoir y accéder. Or, il est inimaginable au Maroc qu’on embauche des Algériens dans un hôtel aussi luxueux ou que des clients algériens fortunés agissent de la sorte», croit savoir ledit site algérien, pointant «une tentative de porter atteinte, une nouvelle fois, à l’honneur de l’Algérie le jour de sa fête d’indépendance»!
Ridicules faux-fuyants, volonté délibérée de brouiller les pistes, le tout rehaussé d’une louche de complotite chère aux apparatchiks aux manettes du "bateau ivre" algérien!
Les faits sont pourtant têtus…Le 4 juillet courant, le ressortissant saoudien Al Mutairi Fahd Mohamed, en séjour depuis le 21 juin 2018, à l’hôtel «Sofitel» à Marrakech, exerçant en tant qu’officier de la Garde royale saoudienne et membre de la suite du prince saoudien Saoud Ben Abdallah Ben Mohamed Ben Abdelaziz al-Saoud (en séjour à l’hôtel «la Mamounia à Marrakech), a déposé, le 4 juillet, auprès des services de police de cette ville, une plainte pour vol contre un inconnu».
Le plaignant a fait état dans sa déclaration de la disparition de plusieurs dizaines d’effets vestimentaires ainsi que du contenu du coffre-fort renfermant les sommes de 12.000 dollars américains et 10.000 rials saoudiens, 3 montres, dont une de marque «Rolex», un iPhone, trois cartes bancaires, son passeport, ainsi que les documents de voyage de ses deux compatriotes Nasser Mohamed Binoyeid et Faisal al-Saghi.
Aux grands maux, les grands remèdes…Sur la base de cette plainte, le service préfectoral de la police judiciaire de Marrakech (SPPJ) a procédé au visionnage des images des caméras de surveillance dudit établissement hôtelier, relevant ainsi la présence, le 4 juillet, vers 21H30, d’un individu dans le couloir menant vers la suite objet du vol, avant d’aborder une femme de chambre, en prétendant être à la recherche d’une certaine «Hajiba» qui aurait été à l’intérieur de la suite en question, puis s’y est introduit sans se faire remarquer de cette employée, après s’être caché dans les toilettes. Après le départ de cette dernière, cet individu, qui a reçu une valise de la part de son complice, qui se trouvait à l’intérieur de cette suite, en y accédant via la porte du jardin, a aussitôt quitté les lieux pour faire appel au service d’un petit taxi, qui était en stationnement devant l'hôtel objet du vol.
Forts de ces preuves matérielles (images des caméras de surveillance, entre autres), les fins limiers de la police judiciaire ont vite identifié les auteurs de ce vol qualifié, répondant aux noms de Mohammed Bettahar (ayant accédé au Royaume le 17.06.2018, via l’aéroport "Mohammed V" de Casablanca) et El Ouafi Ibrahimi (né le 12.12.1972 à Oran, dépourvu de toute pièce d’identité, ayant accédé illégalement au Maroc).
Les mis en cause ont été interpellés, le 5 juillet courant, à Casablanca, avant d’être auditionnés, au niveau de l’avenue 2 mars, à Casablanca, au sujet des faits qui leur sont reprochés. A ce titre, Mohamed Bettahar a reconnu avoir commis ce forfait avec la complicité de son compatriote El Ouafi Ibrahim, de son vrai nom Mazouer El Wafi, avec lequel il est lié d’amitié depuis plusieurs années, en avançant que cette opération de vol a été effectuée sur instigation de ce dernier, dans l’objectif de réunir les fonds nécessaires pour la concrétisation de leur projet d’émigrer clandestinement en Europe via le Maroc.
Mohammed Bettahar a précisé avoir accédé au Royaume, le 17 juin dernier, via l’aéroport Mohammed V de Casablanca et ce, sur invitation de Mazouer El Wafi, libéré le jour même après avoir purgé une peine de deux années de prison ferme au pénitencier d’Aïn Sebaâ, pour vol. Il lui a annoncé avoir convenu avec un passeur de les faire accéder clandestinement en Espagne moyennant 6.000 euros. Il ajoute que leur plan a échoué après avoir perdu tout contact avec le passeur qui a pris leur argent, suite à quoi, ils ont décidé d’exécuter des opérations de vol en ciblant les touristes aisés à Marrakech afin de pouvoir réunir l’argent nécessaire au financement de leur projet de gagner clandestinement la France.
D’étranges touristes algériens à Marrakech!Le dénommé Bettahar indique par ailleurs qu’ils se sont rendus, le 1er juillet courant, à Marrakech, avant de s’attabler, les 2 et 3 juillet, aux abords de la piscine de l’hôtel «Sofitel», où ils ont repéré le ressortissant saoudien Al Mutairi Fahad Mohammed et localisé son lieu de résidence, suite à quoi ils ont commis leur forfait et quitté Marrakech à bord d’un autocar à destination de Casablanca.
Pour sa part, le dénommé Mazouer El Wafi a corroboré les déclarations de son acolyte, en précisant avoir accédé au Maroc, pour la première fois, en 2012, où il s’est adonné à plusieurs métiers, dont ceux de peintre en bâtiment et de soudeur à Fès, Tanger et Casablanca, dans l’objectif de réunir l’argent et se rendre en Europe par la voie clandestine.
Pour information, Mazouer El Wafi a été condamné le 20 juin 2016, par la Cour d’appel de Casablanca, au même titre que son compatriote Mohamed Bennoukh, à deux ans de prison ferme, pour «organisation d’une bande criminelle, vol par effraction avec utilisation d’un véhicule, violence, menace et séquestration», peine qu’il a purgée à la prison civile d’Aïn Sebaâ, avant sa libération le 17 juin 2018. Les intéressés étaient impliqués dans plusieurs opérations de vol perpétrées entre 2015 et 2016, ciblant spécifiquement des ressortissants chinois établis à Casablanca.
Des antécédents qui battent en brèche la thèse complotiste des services algériens, dignes héritiers des méthodes hérités de la pourtant défunte école soviétique.