«Plus de 900 travailleurs agricoles marocains vont arriver en Corse à partir de ce vendredi pour sauver les récoltes de clémentines sur l'île du sud de la France, à la faveur d'un protocole sanitaire et diplomatique exceptionnel», rapportait hier l’Agence France Presse (AFP), citant les autorités françaises.
Les 902 Marocains, venus des quatre coins du Royaume, se sont rendu ce matin aux bureaux de l’Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII), à Casablanca, pour régler les derniers détails administratifs avant leur départ demain, vendredi 9 octobre.
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«Nous sommes venus à Casablanca pour récupérer notre contrat de travail. Nous allons rester en Corse 6 mois. C’est la troisième fois que j’y vais. Nous travaillons les clémentines, le pamplemousse, le kiwi… Nous plantons, récoltons, taillons… Cette année avec le coronavirus, c’est un peu particulier. Nous avons dû passer le test PCR, nous avions un peu peur, mais au final ça ne fait pas mal. Nous avons notre contrat. Demain matin, nous irons à l’aéroport pour prendre l’avion en direction de la Corse. Mes enfants vont me manquer, mais je leur rapporterai des cadeaux, ma fille m’a demandé du chocolat», confie Aziz Dib, jeune agriculteur originaire de Taza.
Cinq avions ont été spécialement affrétés pour cette opération financée par les agriculteurs corses.
«Cela fait 20 ans que je travaille en tant que saisonnier agricole, là, c’est un contrat de 4 mois. Nous travaillons et nous sommes hébergés dans de bonnes conditions. Concernant le salaire, c’est le SMIG horaire, autour de 10 euros de l’heure brut», indique Ghanem Mohamed, travailleur saisonnier originaire de Tifelt.
Ce couloir aérien exceptionnel et impératif pour les agriculteurs corses a été rendu possible grâce à un protocole sanitaire négocié par l’OFII avec le Centre interministériel de crise (CIC), rattaché au Premier ministre, la préfecture de Haute-Corse ainsi que les autorités marocaines.
«Je suis agriculteur, je viens de Meknès, c’est la troisième fois que je me rends en Corse. Avec le coronavirus beaucoup de choses ont changé, notamment au niveau du transport. Je suis venu en car de Meknès, il m’a fallu une autorisation spéciale et nous avons aussi dû passer le test PCR avant de prendre l’avion», explique Lahbib.
Grâce à l’apport de ces travailleurs saisonniers marocains, les agriculteurs corses sauveront leur production de clémentines qui varie entre 20 et 30.000 tonnes chaque année.