A quelques jours du mois sacré de ramadan, le calme règne au cœur du plus grand et plus ancien marché de dattes de Casablanca, à Derb Mila. Seul le bruit des camions de livraison rythme les journées des marchands de dattes.
«Ca fait 25 ans que je vends des dattes, je n’ai jamais vu ça! Cette crise sanitaire a vraiment impacté le marché et la consommation. Les clients ne viennent plus, le marché est mort», déplore Lhaj Abdellah Mansouri vendeur de dattes, et originaire de Zagora (Draâ-Tafilalet).
Pourtant, sur étals sont très bien approvisionnés, les prix ne sont pas à la hausse, y compris pour les dattes importées d’autres pays, bien présentes sur le marché. En temps normal, à l’approche du mois de ramadan, la demande connaît un pic, au point que la production marocaine ne suffit pas à la satisfaire.
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«Nous sommes des grossistes et pourtant il n’y a que des particuliers qui viennent acheter chez nous cette année, à cause du coronavirus, les professionnels qui achètent {des dattes} en gros sont absents», explique ce commerçant de Derb Mila.
Les prix varient en fonction de la provenance des dattes et de son type. Les dattes de Tunisie se vendent entre 30 et 40 dirhams le kilo, celles d'Algérie entre 45 et 48 dirhams le kilo pour celles de bonne qualité, et entre 30 et 40 dirhams pour celles d'une moindre qualité. Concernant les dattes en provenance des Emirats Arabes Unis, elles s’échangent entre 18 et 35 dirhams le kilo et le prix des dattes en provenance d'Egypte varient entre 18 et 22 dirhams le kilo.
Les dattes marocaines, malgré cette concurrence, reste les préférées des consommateurs marocains. Celles en provenance du sud du pays en particulier, La «Jihel», la «Boufkouss», la «Boussekri» et la «Bousstehmi», sont les vraies stars des étals.
Ainsi, les dattes Jihel se vendent entre 15 et 30 dirhams le kilo, la Boufkouss entre 60 et 70 dirhams le kilo, en fonction de la qualité.
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Le prix fixé pour les dattes s’établit en fonction de son type et de sa qualité.
La datte la plus chère, reste la célèbre Mejhoul, dont le prix peut aller jusqu’à 140 dirhams le kilo.
Selon les dernières données arrêtées au mois d’octobre de l’année 2019, la production de dattes au Maroc a atteint 110.000 tonnes selon Mohamed Belahcen, président de la fédération nationale des producteurs de dattes.
L’année prochaine, la production sera plus importante, du fait de l’augmentation des plantations de palmiers-dattiers dans la région de Boudnib, de l'instauration de techniques d'’irrigation, ainsi que du développement de la recherche scientifique dans le cadre du plan Maroc Vert, explique encore Mohamed Belahcen.
Selon des statistiques officielles, la production de dattes pour la saison 2019-2020 devrait atteindre un volume de 143.000 tonnes, soit 41,3% de plus par rapport à la saison précédente.
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Actuellement, le secteur participe à raison de 60% aux revenus agricoles des zones oasiennes, et génère un chiffre d'affaires annuel de l'ordre de 2 milliards de dirhams, ce qui représente également 3,6 millions de journées de travail, qui concernent près d'un million de personnes.
Au niveau national, les superficies réservées au secteur des palmiers-dattiers ont atteint cette année 61.000 hectares, contre 41.000 en 2010.
Et le Plan Maroc Vert y est pour beaucoup dans ces performances, surtout pour ce qui concerne le soutien à la création de coopératives, dont le nombre est passé de 1.128 en 2008 à près de 5.000 actuellement.