Fini le temps où les chauffeurs de taxi de Casablanca refusaient de s’arrêter. Le rythme a aujourd’hui considérablement ralenti, et les chauffeurs peinent à trouver des clients depuis que l’état d’urgence sanitaire a été décrété, le 20 mars dernier.
Les Marocains se déplacent beaucoup moins et donc, forcément, cela se répercute sur l’activité des taxis et surtout sur leur recette journalière. Une recette qu’ils doivent partager avec le propriétaire du véhicule et de l’agrément qui plus est. Cette réalité pousse les chauffeurs à faire preuve de résistance. "J’aimerais bien ne pas travailler, rester chez moi, mais c’est impossible. Le propriétaire me demandera les clefs du taxi et les remettra à quelqu’un d’autre pour y travailler et ce sera fini pour moi. Je dois continuer à travailler, je n’ai pas le choix", confie ce conducteur, la gorge nouée, face à la caméra de Le360.
Pour la plupart des chauffeurs rencontrés par Le360, l’heure est grave, les temps sont très durs, mais la patience est de mise. "Je n’ai pas le choix. Si je n’avais pas les charges de la maison, je ne serais pas sorti travailler et prendre des risques...", déclare ce conducteur avant de poursuivre: "C’est sûr qu’il y a une baisse d'activité. Je dirais, sans mâcher mes mots, que nous avons perdu 95% dans notre recette journalière. Mais si je rentre chez moi avec 30 ou 50 dirhams dans ma poche, en fonction des jours, je suis l’homme le plus heureux du monde".
Chaque jour, avant de commencer leurs services, les chauffeurs stérilisent leurs véhicules. "Je stérilise aussi mes mains, l’argent, je porte le masque et personne ne s’assoit à mes côtés sur le siège avant…", nous explique ce chauffeur.