Des dizaines de touristes nationaux ont été contraints, la semaine dernière, de passer plusieurs nuits sous les étoiles dans la ville de Tétouan. Certains ont trouvé refuge dans les jardins publics, d’autres ont installé des tentes de fortune tout au long des trottoirs sur les boulevards. Un spectacle inédit qui a intrigué les habitants de la Colombe blanche, peu habitués à voir des visiteurs, pour la plupart des jeunes, dormir dans la rue. Certains n’ont pas apprécié cet «invasion» qui, selon eux, altère la beauté de la ville, devenue une chambre de nuit géante.
Un triste spectacle, ajoutent-ils, qui empêche les habitants de veiller pendant ces nuits estivales et de se promener dans les parcs de la ville. D’autres expliquent ce phénomène par la grande affluence que connaît les régions du nord pendant cette période. D’autant, ajoutent-ils, que les jeunes sont de plus en plus attirés par la beauté des plages de la méditerranée. Mais, précisent les mêmes intervenants, la capacité des hôtels et des établissements touristiques de Tétouan et des villes avoisinantes demeure insuffisante pour accueillir autant de touristes en provenance du Maroc et de l’étranger.
Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du mardi 27 août, que les touristes locaux, notamment les jeunes, ont été surpris par la hausse vertigineuse des prix des hôtels et du loyer dans toutes les villes du nord. Du coup, nombre d’entre eux ont vu leur budget de voyage s’estomper rapidement, les obligeant à passer quelques nuits sous les étoiles avant de retourner chez eux. D’autres ont vivement dénoncé l’augmentation du coût de la vie en l’imputant à l’avidité dévorante des propriétaires des restaurants et des établissements touristiques qui ont décuplé leurs prix. Des jeunes originaires de Beni Mellal avaient, quant à eux, programmé de camper sur une plage isolée située entre Tétouan et Chefchaouen.
Mais les autorités locales les ont empêchés d’ériger des campements au bord de la mer, comme ceci est d’ailleurs en vigueur partout. Ils furent obligés de retourner à Tétouan où ils ont passé les journées sur les plages et les nuits dans les parcs. Un jeune marrakchi a, quant à lui, passé deux semaines de vacances à M’diq après avoir économisé pendant toute l’année. Mais quand il a voulu retourner chez lui, il n’a pas trouvé de moyen de locomotion à cause de l’affluence record de voyageurs. N’ayant plus d’argent, il a été obligé de passé la nuit aux alentours de la gare routière, avant de prendre l’autocar le lendemain.