L’un des membres du MUR, un ex-président du Conseil des oulémas de Casablanca, est accusé par une employée de maison d’abus sexuels réguliers ayant entraîné une grossesse que le concerné, marié et père de famille, refuse d'assumer, rapporte Al Akhbar dans son édition de ce lundi 14 mai.
Le quotidien précise que cette jeune femme, âgée de 37 ans, a déposé plainte devant le procureur du roi près le tribunal de première instance de Casablanca. Dans sa plainte, elle indique avoir fait la connaissance de l’ex-président du Conseil des oulémas de Casablanca à travers sa belle-fille, chez qui elle faisait le ménage. La plaignante étant divorcée et mère de deux enfants mineurs, le mis en cause lui aurait proposé son aide en la mettant en contact avec une association de bienfaisance qui s’est chargée de lui payer les 1.000 dirhams de loyer d’un appartement sis à Sidi Bernoussi. Deux ans plus tard, elle a emménagé dans un autre appartement loué à 2.000 dirhams par la même association.
La plaignante a indiqué, ajoute Al Akhbar, qu’elle avait d'abord commencé à rencontrer le membre du MUR au bureau de l’association, à Aïn Chock. Après un certain temps, il se serait mis à lui rendre visite de manière régulière, pour lui remettre le loyer. C’est ainsi que leur relation a pris un autre tournant. Il lui a alors proposé un mariage coutumier, sous prétexte que sa femme n’accepterait pas une deuxième épouse. Proposition qu'elle a acceptée.Le jour J, il a fait appel à deux témoins et a versé une dot de 2000 dirhams. La petite assemblée a récité la «Fatiha» avec la promesse d’établir un acte de mariage quand le prétendant aura persuadé sa première femme.
Citant la plaignante, le quotidien indique que, à partir de ce jour, le cheikh s'est rendu chaque jour chez elle et a eu avec la jeune femme des relations sexuelles régulières. C’est donc sans grande surprise que celle-ci a découvert sa grossesse. Mais, quand elle a fait part de la nouvelle à son partenaire, il est sorti de ses gonds et lui a demandé d’avorter.Enceinte de 4 mois, elle a refusé de céder à la pression et à ses menaces de lui couper les vivres. Elle a aussi déclaré avoir été insultée et agressée par les enfants du mis en cause, qui ont tenté de la dissuader de dévoiler sa relation avec leur père.
Le 17 avril dernier, la jeune femme a déposé une plainte avec demande d’établissement de l’acte de mariage et une analyse ADN pour que son enfant soit reconnu par son père. Pour parvenir à ses fins, elle a fourni toutes les preuves nécessaires, dont un mouchoir contenant le sperme du cheikh. Elle a aussi signalé, pour prouver son intimité avec l'accusé, que ce dernier avait une cicatrice au niveau du bas-ventre.
Al Akhbar affirme que le cheikh a été auditionné par la police judiciaire, sur ordre du Parquet. Il a nié avoir contracté un mariage coutumier avec la plaignante, comme il a nié avoir eu des relations sexuelles avec elle. Il a indiqué, en outre, l’avoir connue à l’association qui l’aide à payer son loyer.
L'homme a ajouté avoir été surpris quand, il y a de cela deux mois, la plaignante avait annoncé à l’un de ses fils qu’elle était enceinte de son père. L'accusé a d'ailleurs accepté de subir des analyses ADN, précise Al Akhbar. Affaire à suivre…