Un président de commune voit sa peine de prison passer de 20 à 3 ans

mohamed Elkho-Le360

Revue de presseKiosque360. L’ancien président de la commune de Sidi Yahya, condamné, en première instance, à vingt ans de prison, a vu sa peine ramenée à trois ans en appel.

Le 09/11/2016 à 23h00

Accusé d'avoir immolé sa femme, l’ancien président de la commune de Sidi Yahya, dans le Gharb, a finalement écopé de trois ans de prison et de 20.000 DH de dommages et intérêts. Le jugement en appel a été prononcé, mardi, par la Cour d’appel de Kénitra, après une requalification des faits qui lui ont été reprochés, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 10 novembre.

La famille de la victime, qui ne se déplace plus qu’en fauteuil roulant, s’est dite surprise et consternée par ce jugement. Le mis en cause avait été condamné, en première instance, à une peine d’emprisonnement de vingt ans et à 800.000 DH de dommages et intérêts pour tentative de meurtre avec préméditation et actes de violence. Pendant le jugement en appel, les faits ayant été requalifiés, il a été finalement jugé pour violence conjugale.

Le procès a été suivi par plusieurs personnalités locales, dont des conseillers communaux et des parlementaires de la région, ainsi que des dirigeants de certains partis politiques.Au cours de cette audience, rapporte le journal, le mis en cause est revenu sur ses précédentes déclarations devant les enquêteurs de la police judiciaire et le juge d’instruction, niant les faits qui lui étaient reprochés.

La victime, quant à elle, a confirmé s'être disputée, avant l’incident, avec son mari à qui elle avait reproché les conversations téléphoniques avec des filles et demandé de cesser ces comportements humiliants. Pour toute réponse, il s'est mis à la frapper jusqu’à ce qu’elle en perde conscience, avant de l'immoler. La partie supérieure de son corps avait déjà pris feu quand elle a repris conscience. La victime , cependant, a pu éteindre les flammes en s’aspergeant d’eau, mais elle était déjà gravement brûlée au niveau du cou, de la poitrine et du visage.

La brûlée a été transportée à l’hôpital régional de Kénitra, avant d'être redirigée vers l’hôpital Cheikh Zaid, à Rabat, pour finir son périple dans une clinique privée de Casablanca. Les séquelles resteront malheureusement irréversibles.

Lors du séjour de la victime dans la clinique casablancaise, les médecins ont insisté pour connaître les causes de ses brûlures. Son mari, craignant pour sa carrière politique, lui avait bien demandé de déclarer qu’elle s’était brûlée au gaz, mais les médecins n’ont pas été dupes et ont alerté la police. L’enquête avait conclu à un acte criminel.

Par Amyne Asmlal
Le 09/11/2016 à 23h00