Deux chasseurs de trésors, dont un ingénieur d'Etat, ont été déférés, jeudi, devant le parquet à Meknès, après leur arrestation, mardi soir, aux environs de la capitale ismaélienne, par les gendarmes qui les ont pris en flagrant délit de tentative d'extraction d''un présumé trésor. C'est ce que rapporte Al Ahdath Al Maghribiya dans son édition de ce vendredi 20 septembre, ajoutant que d'autres complices des deux prévenus sont toujours recherchés. Le quotidien affirme, à propos de cette affaire, que le réseau était dirigé par l'ingénieur appréhendé et un fqih d'Agadir qui supervise le travail depuis la capitale du Souss via son téléphone portable. C'est lui qui fixait la date et le lieu de la prospection et communiquait les incantations à prononcer durant l'opération pour se protéger des maléfices éventuels du djinn gardien du trésor!
L'arrestation de l'ingénieur et de son complice a été le fruit d'un pur hasard. Les gendarmes, pendant une ronde nocturne, ont aperçu les deux prévenus dans leurs voitures. Ils se sont approchés d'eux dans la seule intention de vérifier leur identité. Mais les deux compères n'ont pas attendu qu'ils arrivent à leur hauteur pour abandonner les véhicules et prendre la fuite à pieds. C'est à ce moment-là que les gendarmes ont compris qu'il s'agissait d'une affaire louche, d'où l'état d'alerte qui a été décrété pour retrouver les deux fugitifs. Après une course-poursuite hollywoodienne, les deux fuyards ont été arrêtés grâce à une opération coordonnée par les gendarmes de Nzalet Beni Aamar et ceux de Mhaya. La perquisition des deux véhicules a permis de découvrir et de saisir des outils destinés à creuser la terre. L'hypothèse de la chasse au trésor a commencé à se profiler, et les enquêteurs ont été confortés dans leurs doutes par les aveux des deux prévenus.Ce n'est pas la première fois qu'un ingénieur se trouve impliqué dans une affaire de chasse aux trésors. Les cas se sont d'ailleurs sérieusement multipliés. Pourquoi cet engouement? Une question qui reste pour l'instant sans réponse, tout comme celle de savoir qui fait le premier pas: est-ce le fqih avec ses connaissances ésotériques et irrationnelles ou l'ingénieur avec son savoir scientifique et méthodique? Qui a besoin de l'autre pour percer les mystères des couches terrestres et découvrir ce qu'elles cachent? Difficile de répondre. Mais l'on est au moins sûr d'une chose: Ce type de collaboration mène droit en prison.