Il s’agit de la deuxième nuit d’attaques importantes contre l’Ukraine, après quelque 250 drones et 14 missiles balistiques détectés dans la nuit de vendredi à samedi par les forces aériennes ukrainiennes, ciblant en majorité la capitale.
Dans un communiqué sur Telegram, l’armée précise que l’Ukraine a subi une attaque combinée de 367 projectiles, dont 69 missiles et 298 drones, qui a affecté «la plupart des régions» du pays. «Des attaques aériennes ennemies ont été signalées dans 22 endroits, et des chutes de débris de missiles et de drones abattus dans 15 endroits», a-t-elle précisé.
Les services d’urgence ukrainiens ont décrit dimanche une «nuit de terreur dans la région de Kiev», dans un message sur Telegram. «L’attaque nocturne massive a fait quatre morts et 16 blessés, dont trois enfants» dans la région.
Ils ont également fait état d’un homme retrouvé mort, et de cinq blessés, dans la région méridionale de Mykolaïv, après «qu’un immeuble de cinq étage a été frappé par un drone pendant une attaque nocturne», déclenchant un incendie.
Quatre personnes ont été tuées dans la région de Khmelnytskyi, ville de l’ouest de l’Ukraine, ont indiqué les autorités militaires, après une nouvelle attaque aérienne russe massive tôt dimanche matin sur le pays.
«La nuit dernière, la région de Khmelnytskyi a été la cible de frappes hostiles de la part de la Russie (...) Selon les premières informations, quatre personnes ont malheureusement été tuées», a annoncé Serguiï Tiourine, chef adjoint de l’administration militaire de la région sur Telegram, faisant aussi état de 5 blessés dont un grave.
Par ailleurs une autre attaque massive aérienne a fait trois morts dans la région de Kiev, tandis qu’à Moscou des drones ukrainiens ont contraint des aéroports à des fermetures temporaires, quelques heures avant un dernier échange prévu de prisonniers entre la Russie et l’Ukraine.
«Malheureusement, trois personnes sont mortes cette nuit à la suite d’une attaque ennemie dans la région de Kiev», a indiqué le responsable de l’administration militaire régionale, Mykola Kalachnyk.
Une personne est morte dans le district d’Oboukhiv, une autre dans celui de Boutcha, a-t-il détaillé sur Telegram, faisant aussi état de 10 blessés dans cette région.
Plus d’une dizaine de drones russes avaient été détectés tôt dimanche matin à Kiev, selon les autorités de la ville, et des journalistes de l’AFP ont entendu des explosions. L’essentiel du pays a été placé sous alerte aérienne après des tirs de missiles de croisière.
Des attaques ont aussi été signalées sur les régions de Mykolaïv et Kherson dans le sud du pays, et Ternopil dans l’ouest, par les autorités locales.
«Plus d’une douzaine de drones ennemis se trouvent déjà dans l’espace aérien autour de la capitale. De nouveaux s’approchent également», a indiqué Timour Tkatchenko, chef de l’administration militaire de Kiev aux premières heures du matin dimanche.
«L’ennemi risque d’utiliser un grand nombre de drones et de missiles à partir d’avions stratégiques», a-t-il ajouté, sur Telegram.
«Kiev subit une attaque massive», a indiqué plus tard le maire de Kiev, Vitali Klitschko, après avoir précisé que «dix personnes ont été blessées dans la capitale. Deux d’entre elles ont été hospitalisées».
À Moscou, le maire a fait état de plus d’une dizaine de drones ukrainiens au-dessus de la capitale russe.
«Le personnel des services d’urgence travaille sur le site où les débris sont tombés», a écrit Sergueï Sobianine, sur Telegram.
Quatre aéroports moscovites, dont le principal Cheremetievo, ont été temporairement fermés puis rouverts tôt dimanche, selon l’agence nationale de l’aviation Rossaviatsia.
Ces attaques surviennent en plein échange de prisonniers, une dernière étape étant prévue dimanche, seul résultat tangible des premiers pourparlers directs entre Russes et Ukrainiens mi-mai à Istanbul.
Conditions pour un accord
Samedi, 307 prisonniers de guerre russes ont été échangés contre le même nombre de militaires ukrainiens, ont annoncé Kiev et Moscou.
Le premier volet de ce vaste échange, au format 1.000 pour 1.000, avait porté vendredi sur 270 militaires et 120 civils de chaque camp.
L’échange de prisonniers et de corps de militaires tués au combat reste l’un des derniers domaines de coopération entre Kiev et Moscou, alors que la Russie occupe environ 20% du territoire ukrainien.
Après plus de trois ans de combats, les deux pays détiennent des milliers de prisonniers de guerre.
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L’échange de vendredi avait été annoncé par Donald Trump, qui a affirmé vouloir amener les deux belligérants à négocier pour mettre fin le plus vite possible au «bain de sang».
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a indiqué vendredi que Moscou travaillait sur un document exposant «les conditions d’un accord durable, global et à long terme sur le règlement» du conflit, qui sera transmis à l’Ukraine une fois l’échange de prisonniers finalisé.
Kiev doit faire de même pour ses propres conditions.
«L’Ukraine est prête à toute forme de diplomatie qui produit des résultats, nous sommes prêts à toutes les étapes qui garantiront une sécurité réelle. C’est la Russie qui n’est prête à rien», a déploré samedi M. Zelensky, dans son allocution quotidienne.
Selon lui, la semaine prochaine devra être consacrée «à mettre une nouvelle pression sur la Russie».
Parallèlement, les combats continuent sur le front, où l’armée russe, plus nombreuse et mieux équipée, poursuit dans certains secteurs une lente avancée, malgré des pertes importantes.
Le ministère russe de la Défense a revendiqué samedi la conquête de deux villages ukrainiens, Stoupotchki et Odrané, situés dans la région de Donetsk (est), qui reste l’épicentre des affrontements.
À plus de 300 km de là, le ministère a également affirmé samedi que ses troupes s’étaient emparées de la localité de Loknia, dans la région de Soumy (nord-est), frontalière de la Russie et où Moscou a dit vouloir créer une zone tampon pour prévenir des incursions ukrainiennes sur son territoire.











