Il ne fait pas bon tenir la main de son amoureuse pendant le Ramadan en public! Un ressortissant congolais en a fait les frais hier soir à Rabat, à bord du tramway. Alors qu'il tenait la main de sa copine, il a eu la surprise de voir le contrôleur débarquer, non pas pour lui demander son ticket, mais pour lui coller un procès pour "outrage aux bonnes moeurs et non respect de la loi".
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Sur les réseaux sociaux, les internautes expriment leur indignation. "Absurde!", "Insupportable!", "Quelle hypocrisie!", peut-on lire sur Facebook. "Moi, j'appelle ça du racisme et non pas une tentative de protéger les sentiments de ceux qui sont à bout de leurs frustrations", s'insurge une jeune femme. "Comment un contrôleur de tramway peut-il avoir autorité pour verbaliser?", s'interroge pour sa part un autre internaute.
Alors, le contrôleur est-il réellement habilité à emettre ce genre d'amende? Apparement, non. "Il s’agit d’un procès-verbal établi de manière arbitraire et sans fondement par un contrôleur. Nous sommes tout à fait conscients du caractère inacceptable de ce comportement, qui ne rentre pas dans les fonctions d’un contrôleur", assure la société du tramway Rabat-Salé dans un communiqué parvenu à la rédaction.
Et d'ajouter: "Le procès-verbal en question a été annulé immédiatement par le responsable du contrôle dès qu’il a pris connaissance des faits hier soir, le 22 juin." tout en précisant qu’il "s’agit d’un comportement isolé qui ne correspond à aucune consigne et qui ne peut en aucun cas compromettre l’ensemble d’une équipe".
Et si tenir la main de votre chérie pendant le mois sacré peut vous coûter une amende, manger, boire, ou fumer en public peut carrément vous mener en prison. Rappelons-le! Cette année, le mois de Ramadan a connu un nombre record d’arrestations pour rupture du jeûne en public.
A Rabat, un homme a été interpellé pour avoir fumé une cigarette sur son lieu de travail, en pleine journée.
A Marrakech, un jeune couple a été arrêté après avoir été surpris en train de s'embrasser en plein jour au quartier Guéliz. Toujours dans la ville ocre, une jeune femme aurait été violemment tabassée pour avoir allumé une cigarette.
Deux autres personnes ont été poursuivies, à Zagora pour avoir bu de l’eau à cause de la chaleur. Ils ont été condamnés à deux mois de prison avec sursis.
Et cen'est pas tout! A Essaouira, les services de police ont interpellé, le 18 juin, au niveau de la plage, deux jeunes hommes surpris en train de «consommer des petits pains et des cigarettes». Et nous ne sommes qu'au 17ème jour du Ramadan!