Le centre de bienfaisance «Dar Kheir Tit Mellil» a connu 14 cas de décès depuis le début de l’année. Selon certaines sources, le parquet a diligenté une enquête comme il l’avait fait pour les décès constatés pendant l’année 2018.
Le président de la commission d’enquête de Tit Mellil, Abderrahmane Badraoui, a indiqué que «14 cas de décès ont été enregistrés dans le centre, dont le dernier est un pensionnaire âgé qui a succombé à sa maladie mardi dernier. Le vieil homme, qui vivait dans le pavillon 9, a été victime de négligence puisqu’il était dans un état critique mais ne fut transporté à l’hôpital que le lundi». Le pire, ajoute le même interlocuteur, c’est que le malade fut ramené le même jour au centre et fut abandonné dans son pavillon sans assistance médicale. On l’a mis sous perfusion, poursuit Badraoui, mais l’appareil de sérum a été suspendu à une fenêtre loin de sa chambre. Le pauvre homme a rendu l’âme le lendemain matin entre 8h30 et 9 heures faute de soins médicaux appropriés.
Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du samedi 4 mai, que les éléments de la gendarmerie ont procédé à la première constatation et ont reçu une copie du procès verbal de l’homme qui accompagnait le défunt. Abderrahmane Badraoui a déclaré que la commission d’enquête a informé le procureur du roi du décès de ce pensionnaire. Il a demandé l’ouverture d’une enquête en évoquant des soupçons de «négligence médicale et de non-assistance à une personne en danger». La même source rappelle que le défunt souffrait de plusieurs maladies mais qu’il ne possédait pas de dossier médical susceptible de renseigner sur son état de santé. Le même interlocuteur signale le cas similaire d’un autre pensionnaire qui se trouve dans un état grave mais qui n’a pas été transporté à l’hôpital pour recevoir les soins nécessaires.
Ladite commission a reçu des demandes d’aide de plusieurs pensionnaires malades. Elle a adressé une correspondance au ministère de la Santé et à plusieurs responsables pour solliciter leur intervention. Il faut rappeler que Hasna Hajib, membre de l'Instance nationale des droits de l'homme (INDH), avait dans une précédente déclaration à Al Massae, donné des chiffres encore plus inquiétants sur les décès constatés dans le centre de bienfaisance de Tit Mellil. Selon elle, l’année 2018 a enregistré 82 cas de décès et pendant les 14 derniers mois, le nombre de morts a atteint 92 cas. Selon plusieurs organisations des droits de l’homme, les pensionnaires de ce centre vivent dans des conditions précaires, notamment en matière de soins médicaux et de nourriture. Ils souffrent de la faim, de négligence médicale et de carence en médicaments notamment ceux relatifs au traitement des maladies psychiatriques.