Alors que les agréments de taxis soulevaient beaucoup d’interrogations quant à la transparence d’octroi de ce ticket de rente, c’est aujourd’hui une étude qui confirme les dysfonctionnements de ce système. Selon les résultats de cette étude, 85% des propriétaires d’agréments de taxis ne sont pas dans le besoin et ne méritent pas, de facto, ces revenus supplémentaires. C’est ce que rapporte le quotidien Assabah dans son édition de ce jeudi 10 septembre.
Selon le journal, cette étude, effectuée par une organisation sociale indépendante, révèle que seuls 15% des bénéficiaires d’agréments de taxis ne disposent pas de revenus stables, alors que 85% des propriétaires de ce titre de rente sont souvent des cadres hors échelle. Cité par Assabah, Abdessamad Aannana, le président de l’organisme qui a mis en œuvre l’étude, affirme que «l’objectif était de révéler les dysfonctionnements du système d’octroi d’agréments».
L’étude ne s’est pas seulement intéressée aux propriétaires d’agréments, mais également aux conditions d’octroi des permis de confiance aux chauffeurs de taxi. Des permis qui sont devenus un véritable sésame pour certains fonctionnaires des préfectures. Alors que les frais de dossier pour l’obtention d’un permis de confiance pour les chauffeurs de taxi sont seulement de 2000 DH, l’obtention de cette autorisation peut parfois coûter jusqu’à 15.000 DH. Cet argent récupéré par les fonctionnaires des préfectures est ensuite dépensé dans la plus totale opacité. Pis encore, le permis de confiance est octroyé, parfois, à des personnes disposant d’un casier judiciaire conséquent.
L’étude révèle même que les propriétaires d’agréments ont recours au chantage envers les chauffeurs de taxi pour leur extraire plus d’argent quand il s’agit de renouveler le permis de confiance.