Sondage. Le Maroc moins laïc que l’Arabie Saoudite?

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L’enquête annuelle réalisée par Doha Institute sur 14 pays du monde arabe révèle qu'une majorité des citoyens arabes sont pour la séparation du religieux de la politique. Mais surprise, le Maroc serait moins enclin à concevoir un système politique laïc que l’Arabie Saoudite.

Le 12/11/2014 à 17h44

La séparation religion/politique est généralement bien perçue par les citoyens du monde arabe. Voilà ce que révèlent les résultats du sondage réalisé par Doha Institute lors de sa dernière enquête. La marge des sondés qui sont contre la laïcité a été laminée au fil des années. En effet, elle est passée de 26% en 2011 à 16% en 2014.

Au Maroc, l’opinion est fortement mitigée. L’enquête qui a été menée par une équipe de chercheurs en Sciences sociales en Février dernier, a sondé 1432 personnes à travers le royaume. Il en ressort que les sondés de notre pays voient d’un très bon œil l’usage de la religion dans le volet politique. Ils sont 53% à se prononcer pour, alors que seulement 9% sont contre cette imbrication. Le Maroc est ainsi l’un des pays les plus défavorables à la séparation du religieux et de la politique contrairement à l’Arabie Saoudite. A en croire les résultats, les interviewés saoudiens seraient à hauteur de 48% favorables à l’impartialité de l’Etat par rapport aux confessions religieuses.

Pourtant, une contradiction notoire est soulignée par le rapport de DOHA Institute dans notre pays. 33% s’opposent à l’instrumentalisation de la religion par les partis politiques afin de séduire des électeurs. Même discordance relevée quant à la possibilité de l’usage de la religion par le gouvernement afin de faire passer des décisions. A ce propos, les Marocains s’y opposent à hauteur de 75% contre 67% en Algérie par exemple.

Par ailleurs, Le Liban et la Tunisie restent de loin les chefs de file. Les deux pays se placent respectivement en première et deuxième position avec des pourcentages de 69% et 46% disposés à voir l’adoption du sécularisme par leurs états.

Ainsi, la laïcité ce n’est pas pour demain dans notre pays. Selon le rapport de Doha Institue les pays qui ont été plus touchés par des bouleversements politiques induits par le printemps arabe conçoivent une telle séparation. En Afrique du nord, c’est L’Egypte, la Lybie et la Tunisie qui semblent défendre le sécularisme de l’Etat.

Par Asmaa El Kezit
Le 12/11/2014 à 17h44