Selon un syndicat, 300 médecins fuient le Maroc chaque année

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Revue de presseKiosque360. Le syndicat des médecins privés indique que 300 médecins quittent le Maroc chaque année. Selon les statistiques de 2018, près de 5.300 médecins ont émigré vers l’Europe ou le Canada. Du coup, le déficit en cadres de la santé est estimé à 97.566.

Le 02/05/2021 à 19h37

Le syndicat des médecins privés indique que, chaque année, près de 300 médecins quittent le Maroc pour des cieux plus cléments. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du lundi 3 mai, que la plupart d’entre eux choisissent l’Allemagne et la France, sachant que ce dernier pays a accueilli 8.000 médecins. Le syndicat souligne que, jusqu’à l’année 2018, près de 5.300 médecins marocains ont émigré vers plusieurs pays où l’on autorise le recrutement des médecins étrangers. Selon des sources sanitaires, ce sont les conditions de travail et la modicité des salaires qui poussent les cadres marocains à quitter le territoire national pour aller s’installer dans des pays européens ou au Canada. 

Le British medical journal (BMJ) considère que l’exode des médecins et des professionnels marocains de la santé demeure soutenu et engendre des conséquences économiques et sanitaires palpables. C’est ainsi, ajoute BMJ, que cette migration des élites coûte au Maroc entre 0,10 et 0,25% du PIB, soit l’équivalent de 1,1 milliard à 1,767 milliard de dirhams par an. D’ailleurs, le gouvernement marocain reconnaît les limites du système de santé actuel, après l’annonce de la généralisation de la protection sociale par le roi Mohammed VI. Le ministre de la santé a, dans une réponse écrite au Parlement datée du 26 avril, indiqué que son département était confronté à de nombreuses problématiques qui entravent la réalisation des réformes dans ce secteur.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que le département de tutelle cite notamment l’insuffisance criante en ressources humaines et l’absence d’équilibre dans leur affectation dans les régions. Du coup, la situation actuelle connaît un déficit structurel, quantitatif et qualitatif de près de 97.566 professionnels de la santé, soit 65.000 infirmiers et plus de 32.000 médecins. Les professionnels de la santé considèrent que, pour pallier cette carence, il faut augmenter le budget du ministère de la Santé, qui est loin d’égaler ceux des pays de la région.

 En effet, le budget de ce département ne dépasse pas 5,6% du budget général, alors que l’OMS fixe un minimum de 12% pour ce secteur vital. Le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, a annoncé, le 26 avril dernier, l’élaboration d’un plan de réforme du système de santé, afin d’accompagner le grand chantier royal de la généralisation de la protection sociale. Ce plan d’urgence s’articule autour de la valorisation des ressources humaines, l’amélioration de l’offre sanitaire à travers la dimension régionale, l’adoption d’une nouvelle gouvernance et le développement du système informatique.

Par Hassan Benadad
Le 02/05/2021 à 19h37