Deux hebdomadaires, à paraître ce samedi 22 juin, enfilent la robe noire pour tenter de mieux cerner le malaise qui règne entre les différents corps de métiers de la justice et le ministère de tutelle. Maroc Hebdo fait le "procès de Mustapha Ramid". "Le style" du ministre PJDiste de la Justice ne semble pas faire que des heureux ! Pour le magazine, "la crise gouvernementale actuelle ne peut que minorer les larges soutiens politiques nécessaires à la mise en œuvre de la réforme de la justice". Et de poursuivre que "des observateurs font même de Mustapha Ramid pratiquement un obstacle à la mise sur les rails de ce chantier". Maroc Hebdo se demande même si "Ramid est l’homme de la situation".
Sur Telquel, on apprend que "les robes noires voient rouge". Pour l'hebdomadaire, les avocats et le ministère de la Justice ont trouvé un nouveau terrain de mésentente". La raison ? Un décret sur l’assistance judiciaire, instaurant une indemnité pour les avocats commis d’office. "Les avocats dénoncent une atteinte à leur indépendance", apprend-t-on sur Telquel.
La faute à qui ?
En réalité, "le décret, aujourd’hui décrié, a été préparé par feu Taïeb Naciri, ancien ministre de la Justice, mais n’a jamais vu le jour à cause de l’opposition des avocats", explique le magazine. C’est Mustapha Ramid, qui après avoir consulté l’Association des barreaux, "l’a remis au goût du jour et l’a soumis au gouvernement qui l’a adopté", explique le newsmag. Alors que l’hebdomadaire se demande si l’on "peut envisager une issue à ce nouveau bras de fer", l’un des proches collaborateurs de Mustapha Ramid confie que "le ministre réfléchit sérieusement à abroger le décret".
Aux dernières nouvelles, le projet de réforme de la justice serait prêt. Il devrait bientôt être soumis au souverain. Pour rappel, dans sa déclaration de la politique générale, le gouvernement s’est engagé à lancer une grande réforme dans ce domaine. Force est de constater que le ministre de tutelle n'a pas l'aptitude de fédérer autour de lui toutes les composantes de la Justice pour mener à bien ce chantier, dont la feuille de route est l'oeuvre de feu Naciri. La réforme, ce n'est pas seulement une question de textes, mais d'hommes qui ont cette forte capacité de convaincre...