Le procureur du Roi près du tribunal de première instance de Safi a ordonné, vendredi dernier, le placement en détention provisoire d’une fonctionnaire accusée de corruption. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du lundi 10 janvier, que la mise en cause, qui exerçait dans la caïdat Had Ahrara, a été incarcérée dans la prison locale de la ville.
Selon des sources proches de l’enquête, la fonctionnaire a été arrêtée le même jour en flagrant délit de corruption. Elle a reçu une somme de 100 dirhams de la part d’un citoyen. Elle aurait exigé cette somme modique pour lui délivrer des documents administratifs.
Refusant de céder à ce chantage, l’homme a utilisé le numéro vert anticorruption du ministère public et a été orienté vers les services compétents. Lesquels services ont avisé les gendarmes qui ont coordonné avec le plaignant pour tendre un piège à la suspecte.
Après son arrestation, la prévenue a nié avoir exigé de l’argent à cet usager bien qu’elle ait été prise en flagrant délit de corruption. Au cours de sa garde à vue, elle a été confrontée à d’autres preuves matérielles et a fini par avouer les faits qui lui sont reprochés.
Le quotidien Al Akhbar rapporte que la suspecte a été déférée, par la suite, devant le procureur du Roi qui l’a poursuivie pour corruption et l’a placée en détention provisoire dans la prison locale de Safi. Interrogé sur ce sujet, le coordinateur régional de l’Observatoire national pour la lutte contre la corruption, Mohamed El Harouali, a indiqué que l’initiative du ministère public a, quelque peu, atténué l’intensité de la corruption dans les administrations. Il est vrai que cette initiative a permis de poursuivre plusieurs fonctionnaires mais, ajoute-t-il, elle doit se faire dans un cadre global en coordination avec les associations de lutte contre la corruption.
Ceci étant, poursuit-t-il, "un rapport du ministère public révèle que les verdicts prononcés contre ces fonctionnaires véreux, épinglés par le numéro vert, ont été dans l’ensemble très cléments". "Des jugements qui ne vont pas décourager les corrompus surtout ceux qui réclament des sommes conséquentes aux citoyens pour des des dossiers suspects et juteux", conclut Mohamed EL Harouali.