Le ministère de l’Intérieur a diligenté, pendant plusieurs semaines, une enquête sur des dysfonctionnements qui ont entaché la délivrance de la carte du régime d’assistance médicale (Ramed). Il a ainsi découvert de nombreux cas de fraude concernant des personnes déclarées à la CNSS, bénéficiaires de l’assurance maladie obligatoire(AMO), ou encore disposant de revenus suffisants pour couvrir leurs frais médicaux.
Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mardi 26 juin, que le résultat de cette enquête a conclu à l'existence de graves exactions dans le système de délivrance de cette carte. En principe, les candidats à la prévoyance sociale remplissent un formulaire sur l’honneur, via une application électronique ou dans les annexes des administrations, des arrondissements et des caïdats. Ces données sont par la suite enregistrées dans un système informatique qui détermine si le demandeur a le droit ou non de bénéficier de ladite protection sociale.
Or, avant l’enquête du ministère de l’Intérieur, les services concernés n’avaient pu parvenir à contrôler la véracité des informations délivrées par les bénéficiaires. Ces cas de fraude pèsent lourdement sur le budget de ce système et exposent les resquilleurs à des poursuites judiciaires. Il a fallu que le département de l’Intérieur reçoive des rapports dénonçant des malversations dans l’opération d’enregistrement des demandeurs de la carte Ramed pour que le pot aux roses soit découvert. Du coup, le nombre de personnes ciblées par le régime d’assistance médicale a augmenté de 3,5 millions pour atteindre 11,5 millions bénéficiaires, au lieu des 8 recensés au début de l’opération,
Le coût des prestations médicales des hôpitaux publics et des centres hospitaliers a d'ailleurs augmenté de 250% en trois ans, pour atteindre 1 milliard de dirhams. Ces établissements ne parvenaient donc plus à satisfaire toutes les demandes des bénéficiaires de l’aide médicale Ramed.