Deux ans après sa mise en place, le Régime d'assistance médicale (Ramed) est loin d'être au point. Et c'est Houcine El Ouardi, ministre de la Santé, qui reconnaît les dysfonctionnements du système, font savoir plusieurs journaux à paraître ce vendredi 14 mars. Lors d'une sortie publique jeudi, à Rabat, le ministre de tutelle a pointé du doigt trois failles majeures : les critères d’éligibilité, l’accès des citoyens aux soins, la gestion et la gouvernance du système. Les prévisions réalisées dans le cadre d’une étude sur laquelle le ministère s’est basé pour cibler les bénéficiaires du Ramed ont clairement sous-estimé le nombre de ces derniers, relèvent Akhbar Al Yaoum et Al Massae.
Concernant le taux d’accès, on apprend que le seuil de 77% a été atteint, soit 6,5 millions de citoyens bénéficiaires. L'objectif fixé est de 8,5 millions à l'horizon 2020. A lire La Vie Eco, on apprend que le Grand Casablanca, Marrakech-Tansift-El Haouz et Souss-Massa-Draa sont les trois régions qui accaparent le tiers de la population bénéficiaire. La répartition par tranche d’âge révèle, quant à elle, que les personnes âgées de 10 à 20 ans représentent 22% des démunis couverts, et les personnes âgées de plus de 60 ans 12%, leur prise en charge portant essentiellement sur des maladies chroniques.
Créer une instance dédiée
Al Massae souligne que El Ouardi a tiré la sonnette d'alarme. "Il est urgent de prendre une décision gouvernementale afin de créer une instance dédiée pour une meilleure gouvernance du Ramed", a indiqué le ministre de la Santé. Citant le ministre, Annass et Akhbar Al Yaoum mettent en exergue le manque cruel de ressources humaines dans le secteur de la santé. Les besoins sont estimés à 6.000 médecins et 9.000 postes en paramédical. Le côté financier n’est pas en reste puisque les contributions des communes n’ont pas dépassé 40 millions de dirhams, ce qui représente 13% seulement de ce qui était prévu. Elargir la couverture médicale à toutes les catégories sociales constituerait un grand pas pour notre pays. Encore faudrait-il mener des actions de sensibilisation et de communication dans les diverses régions du royaume et, surtout, mobiliser les moyens humains et financiers nécessaires. Car la santé est un droit et non un luxe. Or, force est de constater que l'accès aux soins est loin de s'être démocratisé.