C’est une affaire pour le moins rocambolesque. Pour faire court, une femme médecin a rédigé un faux certificat médical attestant de la maladie d’une autre femme médecin afin que l’époux de cette dernière, qui est également un confrère, puisse épouser sa secrétaire, avec qui il a eu un enfant. D’après le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans son édition du jeudi 27 janvier, l'époux et sa collègue médecin sont poursuivis actuellement devant la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Rabat. Il s’agit d’une affaire criminelle qui suscite l’intérêt de l’opinion publique locale à Rabat et Témara, et plus particulièrement dans le milieu médical. Dans les faits, le Parquet poursuit la femme médecin pour avoir rédigé sciemment un certificat médical comprenant des données erronées, complètement inventées, sur l’état de santé d’une femme médecin exerçant à Temara, à l’insu de cette dernière. Le document, rédigé par complaisance, souligne le quotidien, a été remis à l’époux de l’intéressée sur sa demande pour qu’il puisse l’utiliser, toujours à l’insu de sa femme, afin de prendre une deuxième épouse. Une fois muni de ce document, le praticien en question s’est empressé d’entamer la procédure de demande d’autorisation de polygamie auprès du tribunal de la famille de Rabat. L’objet de cette procédure étant de pouvoir épouser sa secrétaire avec laquelle il avait eu une relation extra-conjugale ayant abouti à une grossesse et à la naissance d’un bébé. Mais son épouse a eu vent de cette affaire. Elle a donc déposé plainte contre son mari pour usage de faux et participation à la falsification d’un document, mais également pour coups et blessures. La plainte déposée devant le Parquet près le Tribunal de première instance de Témara comporte également la demande d’ouverture d’une enquête à propos de lce faux certificat médical. Dans sa plainte, l'épouse a exprimé son étonnement en apprenant qu’une consœur, dont la signature se trouve en bas du document, avait attesté qu’elle souffrait d’une maladie psychique, alors même qu’elle n’a jamais mis les pieds dans son cabinet. Le plus ahurissant dans cette affaire, insiste le quotidien, c’est que cinq mois après avoir déposé sa plainte, la femme a appris que la secrétaire de son mari avait déjà eu un enfant de lui. Elle a donc déposé une deuxième plainte pour adultère. Les deux procédures de poursuite ont été entamées parallèlement au niveau de deux juridictions différentes, le Tribunal de première instance de Témara et la Cour d’appel de Rabat. Après l’enquête préliminaire, menée par la police judiciaire, et l’instruction du dossier par le juge, le procès s’est ouvert et les deux médecins ont été poursuivis en liberté provisoire. D’après le quotidien, depuis le début du procès, on s’attendait à ce que les deux mis en cause soient mis en détention préventive. Cela n’a pas été le cas, ce qui semble étonnant, étant donné que le mari a pu tromper la justice, le tribunal de la famille en l’occurrence, en joignant sciemment à son dossier un faux document. Dossier qui lui a, par ailleurs, permis d’avoir l’accord du tribunal pour prendre une deuxième épouse.
Par Amyne Asmlal
Le 27/01/2022 à 05h53