Rabat: le CHU Ibn Sina secoué par un scandale de faux certificats médicaux

CHU Ibn Sina, Rabat. 

CHU Ibn Sina, Rabat.  . DR

Revue de presseKiosque360. Une affaire de faux certificats médicaux délivrés à des personnes souhaitant se soustraire à des obligations liées à des crédits secoue le CHU Ibn Sina de Rabat. Cet article est une revue de presse du quotidien Assabah.

Le 14/12/2021 à 19h14

C’est un nouveau scandale qui secoue le Centre hospitalier universitaire Ibn Sina de Rabat. L’établissement est impliqué dans une vaste affaire de faux certificats médicaux qui auraient été délivrés par des médecins qui y exercent. C’est Assabah qui révèle les détails de cette affaire dans son édition du mercredi 15 décembre. D’après le journal, le CHU Ibn Sina s’est retrouvé impliqué dans ce dossier après l’arrestation d’une femme qui aurait obtenu plusieurs certificats médicaux d’incapacité qu’elle offrait à des personnes souhaitant se désister du remboursement de prêts accordés par un établissement de micro-crédit.

D’après les copies des faux certificats consultés par le quotidien, la période d’incapacité y est évaluée à chaque fois à 80 jours. C’est d’ailleurs ce qui a éveillé les soupçons de l’organisme de micro-crédit qui a saisi la justice. En effet, celui-ci prévoit, dans les conditions des prêts qu’il accorde, que la période d’incapacité libèrant le client de son engagement de rembourser à temps son échéance soit supérieure ou égale à 80 jours. Cette période a été relevée par le passé pour lutter contre les fausses déclarations de maladie, sachant que les médecins ne délivrent quasiment jamais de tels certificats, sauf dans quelques rares cas d'incapacité totale ou de graves accidents de la route.

L’enquête a permis, par la suite, de mettre la main sur la femme soupçonnée d’être derrière ce trafic. Selon les sources d’Assabah, une fois que l’affaire a éclaté, la direction du CHU a tenté, en vain, de clore rapidement ce dossier avant que le scandale ne l’atteigne. Elle a ainsi avancé que lesdits certificats n'étaient pas enregistrés dans le registre du centre et que, par conséquent, ils ne l’impliquaient pas directement.

Or, les mêmes sources expliquent au journal que l’implication du CHU dans ce scandale est établie de fait, en raison des en-têtes des papiers qui onr servi à rédiger les certificats médicaux. De plus, ces derniers présentaient les cachets de médecins exerçant effectivement au sein de l’hôpital. C’est pourquoi une enquête interne est nécessaire pour savoir si ce sont ces mêmes médecins qui ont délivré de faux certificats, ou s'il s’agit d’une personne qui, ayant accès aux cachets, en a fait un business.

Cette enquête est d’autant plus urgente que l’affaire nuit directement à la réputation du CHU et que ce dernier gagnerait à établir les faits. En attendant, Assabah souligne que l’enquête judiciaire se poursuit encore, malgré l’arrestation de la principale accusée. Elle devra établir si cette affaire est un fait individuel ou si elle relève d’un vaste réseau de trafic de faux certificats médicaux.

Par Fayza Senhaji
Le 14/12/2021 à 19h14