Rabat: arrestation du directeur d’une agence bancaire pour falsification

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Revue de presseLe directeur d’une agence bancaire à Rabat a été arrêté jeudi dernier après deux ans de «fuite». Il est accusé d’avoir falsifié la procuration d’une cliente pour retirer des chéquiers, en connivence avec un réseau de trafic de documents bancaires. Cet article est tiré d’une revue de presse d’Assabah.

Le 20/12/2024 à 22h18

Jeudi 19 décembre, les éléments de la police judiciaire de Rabat ont arrêté le directeur d’une agence bancaire du quartier Riad qui avait disparu de la circulation tout en continuant à exercer sa fonction dans le quartier Pristigia. Le banquier est accusé d’avoir falsifié la procuration d’une cliente pour retirer des chéquiers qu’il aurait remis à son ex-mari, soupçonné d’être impliqué dans un réseau de trafic de chéquiers. Le prévenu a été placé en détention provisoire à la prison d’Al Arajat 2 après avoir fui la police pendant deux ans, rapporte Assabah du week-end (21 et 22 décembre). Une situation qui a poussé l’avocat de la cliente à déposer plainte auprès de hauts magistrats, tout en indiquant avoir de forts soupçons de complicité de personnalités influentes pour couvrir le directeur d’agence.

La décision du juge d’instruction survient après la réception de l’expertise en écriture de deux carnets de chèques. L’expertise a été faite à la demande de l’avocat de la jeune femme, qui a déclaré que la signature figurant dans les carnets de chèques et dans l’avis de réception était falsifiée. Le juge d’instruction a décidé de poursuivre une employée de la banque en état de liberté avec retrait de son passeport et interdiction de quitter le territoire national. La prévenue et le directeur de l’agence se sont mutuellement accusés du vol de la demande de chéquier de la banque, dont le capital est détenu par l’État. Les deux accusés ont été poursuivis pour abus de confiance et falsification de documents bancaires.

Les résultats de l’expertise ont mis des juges et des policiers dans l’embarras après l’arrestation il y a deux ans de la jeune doctorante pour émission de chèques sans provision et falsification de documents. Le tribunal de première instance l’avait condamnée à deux ans de prison ferme avant que le tribunal correctionnel ne réduise sa peine à huit mois. Son avocat a, dès sa sortie de la prison, déposé une plainte devant le procureur du Roi lui demandant d’ouvrir une enquête sur le directeur de l’agence bancaire, l’employé et d’autres personnes qui prétendent avoir des relations avec des appareils sécuritaires et judiciaires.

Il a, en outre, indiqué que sa cliente avait été arrêtée à la suite d’interventions dans cette affaire tout en appelant à effectuer une expertise en écriture sur l’avis de réception des deux chéquiers, relaie Assabah. L’expertise effectuée par l’institut de criminalistique de la gendarmerie royale a montré que la signature sur les deux chéquiers n’appartenait pas à la jeune étudiante. Ce dossier a suscité une controverse dans la mesure où de forts soupçons pèsent sur une commissaire de police et des responsables sécuritaires qui auraient établi des procès-verbaux en complicité avec un réseau spécialisé dans le trafic de chéquiers.

Par Hassan Benadad
Le 20/12/2024 à 22h18