Les résultats d’une enquête menée par le ministère de la Santé sur le «centre d’internement» du mausolée Bouya Omar sont alarmants. Présentée mercredi 15 avril par Houcine El Ouardi, l’étude révèle que 88 % des internés sont atteints de troubles psychotiques, 99% de schizophrénie, 9,4% de troubles de l’humeur, tandis que 2,9% sont victimes de troubles de la personnalité, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 16 avril.
Le rapport du département d’El Ouardi donne également des précisions concernant l’âge des internés. L’on apprend ainsi que 60% des internés sont âgés de 30 à 45 ans, 5% d’entre eux ont plus de 60 ans, tandis que 1% a un âge inférieur à 19 ans. Quelques femmes sont également présentes parmi les «détenus» à Bouya Omar. Elles sont au nombre de 19, sur un total de 711 personnes. Mais la grande surprise du rapport, souligne le journal arabophone, est le taux des «internés» ayant suivi un cursus universitaire, puisqu’ils représentent 5% des locataires de Bouya Omar.
Toujours selon l’étude, 36% des internés n’ont pas franchi l’école primaire, 31% d’entre eux ont un niveau collège, 17% ont été au lycée, tandis que 12% sont analphabètes. Des chiffres édifiants qui portent également sur l’origine géographique des internés : 178 d’entre eux proviennent de la région de Casablanca, tandis que Rabat et Marrakech arrivent en 2ème position des villes d’origines des malades (54). Pour rappel, outre le département de la Santé, le ministère des Affaires islamiques, celui de la Solidarité et de la famille, le CNDH et l’Association marocaine pour la citoyenneté et les Droits de l’Homme ont également participé à la préparation de ce rapport.