Les pharmaciens sont en colère contre le ministère de l’Agriculture qui les accuse d’avoir écoulé des médicaments qui avaient été administrés au cheptel et qui ont été, pour une grande partie, à l’origine de la putréfaction de la viande des moutons du sacrifice en 2017.
Selon Al Ahdath Al Maghribiya, dans son édition de ce vendredi 8 juin, les pharmaciens ont adressé une lettre de protestation à Aziz Akhannouch pour demander à ce que la vérité soit rétablie et que l’opinion publique ne soit pas induite en erreur. Les pharmaciens rappellent dans ce sens que seulement 2% des médicaments incriminés sont vendus en pharmacie alors que le plus gros est écoulé par les vétérinaires.
Hassan Atich, responsable syndical des pharmaciens de Fès, cité par Al Ahdath, explique aussi que 90% des causes de la putréfaction des viandes de l’Aid Al Adha sont liées à l’usage d’aliments issus de fientes de poulet et au recours à des médicaments qui se vendent sur le marché parallèle et dans les souks hebdomadaires. Et puisque les pilules contraceptives sont aussi pointées du doigt, les pharmaciens répondent qu’ils n’ont le droit d’en vendre qu’une boîte à la fois alors que les éleveurs s’approvisionnent aussi sur le marché informel.
Enfin, Al Ahdath rappelle au ministère les conclusions de l’Office national de la sécurité sanitaire des aliments (ONSSA), qui, dans ses conclusions, avait évoqué d’autres raisons comme les chaleurs excessives et les modes de conditionnement. On retrouve le même sujet dans Al Massae, qui relaie la position du conseil de l’ordre des pharmaciens pour la zone Sud. Ce conseil réfute aussi les accusations du ministère de l’Agriculture et affirme que les produits vétérinaires ne sont plus vendus que rarement en pharmacie. Ce que tout le monde peut vérifier chez les distributeurs et les fournisseurs des 11.000 officines du Maroc, poursuit la même source.
Selon Al Massae, le conseil de l’ordre des pharmaciens pour la zone Sud appelle à son tour les autorités à donner un tour de vis supplémentaire aux opérations de contrôle des circuits parallèles qui, en plus de risquer de gâcher la fête de milliers de Marocains, pourrait être source de graves répercussions sur la santé des citoyens.