Il était complètement méconnu du public marocain avant l’arrivée du coronavirus. Même son département d'Epidémiologie et de lutte contre les maladies n’était pas connu des Marocains qui n’entendaient parler que des ministres de la Santé. Mais, avec la propagation du coronavirus et l’apparition des premiers cas au Maroc, Mohamed Lyoubi est devenu très présent sur les écrans de télévision où les spectateurs guettaient ses déclarations sur l’évolution de l’épidémie.
Dans son édition de ce mardi 31 mars, Al Ahdath Al Maghribia dresse un portrait de l'actuel directeur du département d’Epidémiologie et de lutte contre les maladies au ministère de la Santé. Issu d’une famille de Fès, Mohamed Lyoubi, qui se distingue par son accent fassi, a suivi ses études primaires et secondaires dans la capitale spirituelle du royaume avant de rejoindre la faculté de médecine pour se spécialiser en épidémiologie. Son père, Abdelmalek Lyoubi, était célèbre dans la région pour l’art et la poésie du Melhoun, héritage qu’il a légué à son fils, comme il lui a légué sa modestie et son art du discours.
Dans les points qu'il faisait régulièrement de la situation sanitaire, Mohamed Lyoubi se montrait à la fois simple et confiant. Il avait ainsi, par sa franchise et sa clarté, gagné la confiance des Marocains, au point d'en devenir une véritable icône. Les représentants des médias et les téléspectateurs attendaient, chaque jour, ses points de presse sur l'évolution du coronavirus dans le royaume et ses conseils d’hygiène pour se protéger du virus et le combattre.
Si l'homme a disparu de la scène médiatique pour laisser à ses collaborateurs le soin d'informer les citoyens de l’évolution de la situation, son nom est resté gravé dans les esprits, fait remarquer le quotidien qui regrette le vide qu’il a laissé au niveau de la communication, d'autant que le nombre de malades augmente.
Mohamed Lyoubi a fourbi ses armes dans la région de Beni Mellal, où il a exercé juste après sa sortie de la faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca en 1990. Il s'est spécialisé en épidémiologie tout en assurant la responsabilité de l’observatoire régional de Tadla-Azilal d’épidémiologie. Après deux ans d’exercice, il a été affecté à la direction du département d’épidémiologie au ministère de la Santé en tant que médecin-cadre, avant de devenir chef de service.
Sa rigueur dans la recherche scientifique l’a conduit, plus tard, à instaurer, en collaboration avec le centre de lutte contre les maladies des Etats-Unis d’Amérique, la discipline de l’épidémiologie à l’Ecole nationale de santé publique.
Mohamed Lyoubi a consolidé ses connaissances dans le domaine de l’épidémiologie au sein de la direction qu’il chapeaute actullement. Aujourd’hui, il met ce savoir et cette expérience au service du pays. D’ailleurs, ajoute le quotidien, il travaille presque jour et nuit, avec ses collaborateurs, pour assurer le bon fonctionnement de la direction de l’épidémiologie et de lutte contre les maladies.