Des enquêteurs relevant de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) ont été diligentés à la côte tétouanaise (préfecture de M’diq-Fnideq et Martil), pour la deuxième fois en deux jours, pour mettre au clair l’affaire de falsification de centaines de passeports. C’est ce que rapporte Al-Ahdath Al-Maghribia dans son édition de ce vendredi 23 février, en citant des sources bien informées.
Selon ces mêmes sources, les enquêteurs avaient déjà entendu un grand nombre de suspects parmi les fonctionnaires susceptibles de délivrer les certificats de résidence ou tout document portant attestation de domicile dans la région. Plusieurs individus ont été ainsi déférés devant le Parquet général près la Cour d’appel de Tétouan. Le procureur a ordonné d’écrouer deux fonctionnaires à la mairie de Fnideq et un auxiliaire d’autorité de la même ville à la prison locale et décidé de poursuivre les autres en état de liberté provisoire, écrit Al-Ahdath.
Selon les sources du quotidien, la BNPJ a commencé son enquête au début du mois courant à Fnideq, qui a accaparé la part du lion des passeports trafiqués, avant de débarquer à M’diq, puis à Martil.
Al-Ahdath ajoute que les enquêteurs sont parvenus, en coordination avec le Parquet compétent et le procureur général du roi près la Cour d’appel de Tétouan, à déterminer les responsabilités et à dresser une liste complète des suspects dont des policiers chargés de remplir des documents administratifs au commissariat de Fnideq, des auxiliaires d’autorité et des intermédiaires.
Al-Ahdath signale que des centaines de passeports dont disposent les contrebandiers qui s’activent à Bab Sebta ne sont pas conformes à la loi car ils n’habitent pas les trois villes de la préfecture de M’diq-Fnideq. Ils les ont obtenus en utilisant de faux certificats de résidence qui leur ont permis d’obtenir des cartes d’identité nationale portant l’adresse de l’une des villes précitées avant de décrocher des passeports qui leur permettent d’entrer à Sebta sans avoir besoin de visa espagnol.
Selon le quotidien, le nombre de ces passeports avoisine les 2000, tandis que d’autres parlent d’un nombre beaucoup plus grand. Les certificats de résidence quant à eux étaient vendus à des sommes oscillant entre 1000 et 5000 DH, indique Al-Ahdath.