Opération Marhaba 2015: La dérive a-t-elle déjà commencé?

DR (MAP)

Revue de presseKiosque360. Dysfonctionnements, retards et indisponibilité des navires: tels sont les principaux supplices infligés aux touristes et MRE souhaitant traverser depuis Algésiras. Et les files d’attente s’allongent de plus en plus. Les compagnies maritimes louent des navires pour renforcer leur flotte.

Le 23/07/2015 à 21h46

Dans sa Une du vendredi 24 juillet, le quotidien arabophone Assabah pointe, en citant ses sources, les dysfonctionnements dans la gestion des traversées relevant de l’opération Marhaba 2015, la semaine dernière. Le transport maritime, en cette période qui coïncidait avec la fête de l’Aid El fitr, a en effet connu des perturbations, notamment au niveau du port d’Algésiras. «Ce qui a créé une tension supplémentaire sur cette ligne maritime», souligne le quotidien.

La situation s’est aggravée lorsque le navire «Amane», sous pavillon égyptien, a suspendu son service pendant trois jours. Ce navire, rappelons-le, est loué par la compagnie maritime Inter Shipping pour renforcer sa flotte dédiée à l’opération Marhaba 2015. Selon les sources d’Assabah, à elle seule, la location du navire coûte entre 12.000 et 15.000 dollars par jour à Inter Shipping. Le retard a d’ailleurs été relevé par Marin Traffic, site spécialisé dans la géolocalisation en temps réel des navires à travers la planète.Cet incident ne pouvait tomber plus mal. La direction générale de la protection civile a enregistré l’arrivée de 637 véhicules au port d’Algésiras durant la période concernée. Au total, ce sont 17.590 voyageurs et 4.195 engins roulants qui se sont présentés au port pendant la période de l’indisponibilité du navire.

Des sources professionnelles ont indiqué au quotidien que le ministère de tutelle s’est aidé, depuis lundi, du Queen Nefertiti, navire jordanien appartenant à Arab Bridge maritime Company. Une joint-venture entre l’Egypte, la Jordanie et l’Irak. Le navire, quant à lui, affiche les mêmes caractéristiques techniques que le Speedrunner 3 appartenant à la Navline, autorisée depuis peu à desservir la ligne Algésiras, Tanger.Navline devait lancer deux navires sur cette ligne. Cependant, plusieurs difficultés l’en ont empêché. Aujourd’hui, seul le Speedrunner 3 est opérationnel sur cette desserte. Ce problème est également vécu par les autres opérateurs qui ont obtenu l’agrément pour desservir cette ligne. Résultat: les tarifs d’un passage ont grimpé à 400 euros (un véhicule et 4 passagers) contre 200 euros maximum en basse saison. Le temps d’attente des passagers s’est pour sa part allongé à 14 heures. Les professionnels tablent en effet sur 2,5 à 3 millions de passagers et 500.000 véhicules, prévient Assabah. La situation pourrait donc encore dégénérer.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 23/07/2015 à 21h46