Nador: chronique de la cavale spectaculaire d’un baron de la drogue

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Revue de presseKiosque360. Trois gendarmes, dont un commandant de brigade, devraient comparaître devant la justice durant la première semaine de janvier. Ils sont soupçonnés d’avoir facilité, durant un transfert, la fuite d’un baron de la drogue condamné à 10 ans de prison. Les détails.

Le 28/12/2017 à 00h00

Trois gendarmes relevant du commandement régional de la Gendarmerie Royale de Meknès devraient comparaître devant la justice de Nador, sur ordre du procureur général du roi de la même ville. Celui-ci a, en effet, supervisé une enquête qui a révélé que les mis en cause avaient facilité la fuite de l’un des plus grands barons de la drogue, rapporte Assabah dans son édition de ce jeudi 28 décembre. Et de rappeler que le fugitif purgeait une peine de 10 ans de prison dans le cadre de l’affaire des 40 tonnes de drogue saisies à Bir-Jdid. Il fait aussi l’objet de mandats d’arrêt dans d’autres affaires de trafic international de drogue, qu’il dirigeait de l’intérieur de la prison.

Selon le quotidien, deux gendarmes ayant statut d’officiers de la Police Judiciaire, dont un commandant de brigade, devraient comparaître en état d’arrestation devant le juge d’instruction près la Cour d’appel de Nador. Leur troisième collègue devrait, quant à lui, comparaître devant la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance, pour les mêmes motifs.

Pour la petite histoire, Assabah raconte que le baron de la drogue purgeait sa peine à la prison Toulal, à Meknès. Accusé dans 2 autres affaires de trafic impliquant 25 tonnes de drogue, il devait être transféré à la prison de Nador pour comparaître devant le procureur général. Deux gendarmes, dont un officier, étaient chargés de l’accompagner à bord d’une voiture particulière. Or, avant d’arriver à Nador, le trafiquant leur a confié son désir de voir sa femme et ses enfants. Les gendarmes ont alors bifurqué sur Oued Amlil, en direction de la région Amjaou Bni Said, à Driouche. Ils lui ont même ôté les menottes et donné un téléphone pour appeler son épouse. 

Les gendarmes l'ont ensuite accompagné chez lui et sont restés à l'attendre dehors, dans la voiture. Après une heure et demie d’attente, ils ont frappé à la porte pour demander où il en était. Et c'est l’épouse du brigand qui leur a ouvert pour leur expliquer, moqueuse, que leur prisonnier avait pris la fuite. Piégés, les gendarmes ont appelé la brigade de Dar Kebdani pour donner l’alerte, ajoute Assabah.

Malgré les renforts, le fugitif est resté introuvable. Il se pourrait même qu’il ait quitté le territoire national, avancent les enquêteurs qui relèvent les graves fautes commises lors de cette opération. Tout d'abord, le Commandant de Brigade, à Meknès, a autorisé le transfert d’un prisonnier classé dangereux dans un véhicule particulier, en n'affectant que deux gendarmes à cette mission. Par ailleurs, se demande le quotidien, les faveurs auxquelles a eu droit le prisonnier ont-elles été obtenues sans contrepartie?

Par Zineb El Ouilani
Le 28/12/2017 à 00h00