Akhbar Al Yaoum révèle, dans son édition à paraître ce mardi 29 avril, que les quatre étudiants poursuivis dans l'affaire des incidents ayant secoué, jeudi dernier, la Faculté des sciences de l'université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès, entraînant la mort de l'étudiant Abderahim Hasnaoui, ont été déférés dimanche 27 avril devant le parquet. Le quotidien précise que c’est dans une ambiance électrique que les forces de l’ordre ont accompagné les quatre prévenus à la cour d’appel de Fès. Toutes les rues et les allées attenantes à la cour ont ainsi été bloquées par mesure de sécurité. Les étudiants sont arrivés au tribunal à 9h, mains menottées, et ont été présentés tour à tour devant le procureur du roi.
Au cours de l’interrogatoire, les étudiants ont tous nié leur implication dans les affrontements auxquels ils sont accusés d'avoir participé. Et de fournir divers témoignages pour appuyer leurs dires. Les accusés ont ainsi affirmé qu’ils ne se trouvaient pas dans l’enceinte de l’université aux moments des faits. Toutefois, le journal rapporte que, d’après des sources proches du dossier, un des étudiants blessés grièvement lors de la rixe aurait formellement identifié l’un des accusés comme étant son agresseur.
Trois prévenus placés en détention préventive
Après quatre heures d’interrogatoire, nous apprend encore le quotidien, le procureur a décidé de poursuivre deux des prévenus pour homicide volontaire avec préméditation et tentative d’homicide sur les étudiants évacués vers l’hôpital Hassan II de Fès, et les deux autres pour complicité et tentative d'homicide. Les dossiers des accusés ont donc ensuite été remis au juge d'instruction qui, lui, a placé trois des accusés en détention préventive à la prison d'Aïn Kadous, libérant le quatrième qui a pu prouver qu'il n'était pas sur les lieux. Les avocats de la défense se sont par ailleurs dits surpris des chefs d’inculpation. Ils s’attendaient plutôt, en effet, à ce que leurs clients soient poursuivis pour coups et blessures ayant entrainé la mort et non pour homicide volontaire. Quatre autres étudiants devraient être déférés, ce mardi, devant le juge d’instruction, portant à huit le nombre de personnes arrêtées dans le cadre de ce conflit meurtrier.
Cette malheureuse affaire ne manque pas d'interpeller quant à la question de la sécurité au sein même des universités qui n'ont pas à devenir le théâtre d'affrontements sanguinaires entre factions opposées. Ce drame prend par ailleurs une tournure politique. Car, si certains ont salué l’initiative de Abdelilah Benkirane d’assister aux funérailles d'Abderahim Hasnaoui, d’aucuns n'ont pu s’empêcher de faire le lien avec l’affaire Mohamed Fizazi, un étudiant décédé le 18 janvier 2013, à Fès, dans les mêmes conditions et la même université. Une tragédie qui n’avait suscité à l’époque aucune réaction de la part du gouvernement ni du ministre de tutelle, aujourd'hui en émoi.