La police judiciaire de Hay El Hassani à Casablanca a déféré, dimanche dernier, quatre femmes philippines et un Marocain devant le parquet pour proxénétisme, prostitution, violation de l’état d’urgence sanitaire et séjour illégal. L’enquête et la perquisition, menées après l’interpellation des membres de ce réseau, ont duré deux jours. Les quatre femmes faisaient la publicité de leur activité prohibée sur les réseaux sociaux, pour attirer les clients auxquels elles proposaient des rapports sexuels selon une tarification allant de 300 à 1.000 dirhams de l’heure.
La propagation du coronavirus et l’instauration de l’état d’urgence sanitaire n’ont pas empêché ces femmes de poursuivre leurs activités. Informés, les fins limiers de SRPJ ont réussi à localiser la maison close qu’ils ont investie pour prendre les quatre femmes en flagrant délit de rapports sexuels avec un homme de 34 ans. L’une des accusées était en situation irrégulière et les trois autres seraient venues au Maroc pour travailler en tant que baby-sitters, avant que l’appât du gain ne les pousse à se convertir en prostituées.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 13 avril, que les quatre femmes avaient convenu de louer un appartement dans un logement économique du quartier El firdaous, pour s’adonner au massage sexuel. Elles ont ensuite posté, sur les réseaux sociaux, une publicité illustrée d'une photo érotique pour attirer les clients à la recherche de ce genre de prestations. Elles n’ont pas tardé à s’assurer des revenus quotidiens dépassant de loin ce qu’elles touchaient en tant que baby-sitters. En cette période de confinement, les fausses masseuses restaient malgré tout très prudentes, sachant qu’elles risquaient, en sortant sans autorisation, d’être dénoncées pour violation de l’état d’urgence sanitaire.
Du coup, dès qu’un client se manifestait via WhatsApp, elles lui proposaient des prestations tarifées avant de lui donner une fausse adresse, non loin de la résidence où elles logeaient. Dès qu’il arrivait sur place, l’une des accusées s’assurait qu’il s’agissait bien de son client et le contactait par téléphone, avant de lui faire signe de la suivre jusqu'à l’appartement. Lors de la perquisition, les éléments de la police judiciaire ont saisi des lubrifiants sexuels, des préservatifs et des serviettes en papier prouvant que les mises en cause s’adonnaient bel et bien à la prostitution dans ce quartier populaire.