L’accès à l’éducation, partout et pour tous, est un principe fondateur de la déclaration universelle des droits de l’homme. En période d’incertitudes sociales et économiques, le droit à l’apprentissage tout au long de la vie, s’impose comme un impératif culturel. C'est là le principal enseignement du cinquième rapport mondial de l’Unesco, publié à Marrakech le 15 juin, dans le contexte de la conférence internationale de l’éducation des adultes à Marrakech.
Lors ce meeting international, les gouvernements et la communauté internationale se sont accordés sur la nécessité de conjuguer leurs efforts pour faire du droit à l'éducation une réalité pour tous, indépendamment de l'âge, de l'identité et du lieu de résidence. En effet, comme le souligne succinctement le document de référence publié en marge du sommet, «en dépit du progrès réalisés, près de 60% des pays n’ont constaté aucune amélioration concernant la participation des personnes handicapées, des migrants et des détenus… Et près d’un pays sur quatre dénote une baisse de l’implication des populations rurales».
Si la plupart des pays ont fait état de progrès en matière de qualité des programmes, d'évaluation et d’implication des femmes et des jeunes, la participation globale à l’apprentissage des adultes est jugée insuffisante. Pour accélérer le processus d’adhésion, l’Unesco recommande de revoir le modèle de gouvernance de l’apprentissage des adultes en impliquant davantage les autorités locales et d’autres parties prenantes. «L’éducation des adultes est un domaine pluriel qui concerne l’Etat, les entreprises, la société civile», a précisé David Atchoarena, directeur de l'Institut de l’Unesco pour l'apprentissage tout au long de la vie.
Mais ces progrès en matière de gouvernance sont tributaires avant tout du financement public. «Même si son importance est de plus en plus reconnue, l’éducation tout au long de la vie souffre de sous-investissements préjudiciables. Près de la moitié des pays n’investissent que 2% ou moins des budgets globaux de l’éducation dans ce domaine», a fait savoir Audrey Azoulay, la directrice générale de l’Unesco.
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Nourri par ce constat, le Maroc attache une importance capitale à l’éducation des adultes, à la requalification et l'amélioration des compétences. C’est en substance, ce qui ressort du message royal prononcé par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, lors de la Confintea VII, qui vient affirmer l’adhésion effective du Royaume au principe d’apprentissage tout au long de la vie.
«Cet objectif suppose nécessairement que chacun soit conscient de l’intérêt croissant qu’il convient de prêter au savoir et aux connaissances, déterminants essentiels du développement et de la croissance, à une époque où les mutations technologiques s’accélèrent et où il est par conséquent impératif d’acquérir des compétences sans cesse renouvelées», a souligné le Souverain.
En ligne avec les orientations du «cadre d’action de Marrakech», le Royaume a proposé la création de «l’institut africain pour l’apprentissage tout au long de la vie», visant à conforter la coordination et la coopération sud-sud dans le domaine de l’apprentissage des adultes.