Marrakech: affaire du Casino Es Saâdi, voici enfin le verdict

Le casino Es Saâdi à Marrakech.

Le casino Es Saâdi à Marrakech. . DR

Revue de presseKiosque360. La cour d’appel de Marrakech a confirmé le jugement rendu en première instance contre les accusés dans l’affaire du Casino Es Saâdi. Le parlementaire Abdellatif Abdouh a écopé de 5 ans de prison ferme. Cinq adjoints au maire et quatre conseillers ont été condamnés à trois ans de prison.

Le 28/11/2020 à 05h59

Le rideau est tombé sur l’affaire du Casino Es Saâdi de Marrakech dans laquelle sont poursuivis des parlementaires, des élus, des syndicalistes et des entrepreneurs. Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du week-end, que la cour d’appel de la vile ocre a confirmé, jeudi dernier, le jugement de la première instance rendu en février 2015. Le tribunal a ainsi acté l’extinction de l’action publique après le décès d’un accusé, homme d’affaires de son vivant, tout en maintenant les amendes. Le prévenu Abdelghani M., qui est malade, n’a pas été jugé et a vu son procès reporté pour le 3 décembre prochain dans un dossier séparé.

La cour a, par ailleurs, condamné le parlementaire istiqlalien Abdellatif Abdouh à cinq ans de prison ferme, une amende de 50.000 dirhams et la saisie des appartements qu’il possède dans la résidence Sinco. Le parlementaire était poursuivi pour corruption, dilapidation des deniers publics, abus de pouvoir et délivrance indue d’une autorisation à un tiers. La chambre criminelle a, en outre, condamné à 3 ans de prison ferme et 40.000 dirhams d’amende un ancien président de l’arrondissement de Gueliz, cinq adjoints au maire et trois anciens conseillers communaux.

Ces accusés ont été poursuivis pour corruption et participation à la dilapidation de l’argent public. La cour a aussi confirmé le jugement en première instance d’un promoteur immobilier qui avait écopé de deux ans de prison ferme et de 30.000 dirhams d’amende pour corruption. L’ancien membre de la chambre de commerce, de l’industrie et des services, Mehdi Z. a été, quant à lui, acquitté.

Le quotidien Al Massae rapporte que le président de l’Instance nationale de protection des biens publics (INPBPM), Mohamed El Ghalloussi, s’est dit satisfait de l’issue de cette affaire qui avait retenu l’attention de l’opinion publique. Et Ghalloussi de poursuivre: «Nous sommes d’autant plus satisfaits que beaucoup de doutes et d’interrogations avaient, pendant des années, plané sur ce dossier qui a constitué un véritable test pour la justice. Finalement, c’est la loi et la transparence qui ont prévalu car je considère ce verdict très courageux étant donné les conditions et les circonstances qui ont marqué ce dossier ainsi que la nature et les postes qu’occupaient les mis en cause».

Il est à espérer, ajoute El Ghalloussi, que ce jugement audacieux soit suivi par d’autres décisions de justice plus fermes afin de mettre fin à l’impunité de tous ceux qui trempent dans la corruption et la dilapidation des deniers publics, quel que soit leur rang. Encore faut-il ajouter que cette orientation va contribuer, relativement, à édulcorer l’image stéréotypée qui colle à l’appareil de la justice, conclut le président de l’association de la protection des biens publics.

Par Hassan Benadad
Le 28/11/2020 à 05h59