La vidéo du lynchage, insoutenable de violence et de cruauté, a été largement partagée sur les réseaux sociaux. L’attaque armée perpétrée par une bande d’individus cagoulés, qui ont pris pour cible une jeune femme et un chauffeur clandestin (khettaf) à Tnine El-Gharbia, dans la province de Sidi Bennour, a déclenché une vague de colère et d’indignation.
Selon Al Akhbar dans son édition du week-end, Imane, âgée d’une vingtaine d’années, a été conduite en compagnie de sa sœur à Tnine El-Gharbia par Hassan, chauffeur clandestin. Elle s’est retrouvée seule avec lui après avoir déposé sa sœur. Sur le chemin du retour, ils se sont arrêtés dans un endroit peu fréquenté où ils ont été sauvagement agressés par des individus cagoulés armés de matraques, de bâtons et de chaînes en fer. La bande déchainée les a en effet soumis à un lynchage sous prétexte qu’ils étaient dans une situation portant atteinte à la pudeur.
Les violences que les encagoulés leur ont fait subir ont occasionné des blessures graves au niveau du visage, du cou et des épaules des deux victimes. Ils leur ont confisqué leurs téléphones avant de les laisser baignant dans leur sang, écrit Al Akhbar. Suite à cette brutale et gratuite agression, les deux victimes ont porté plainte contre X devant les gendarmes à Jemâat Shim. Hier vendredi, le Parquet compétent a ordonné l’ouverture d’une enquête judiciaire pour identifier les assaillants qui devraient faire l’objet de poursuites judiciaires. Selon les informations véhiculées sur les réseaux sociaux, la scène date d'hier. Elle aurait été filmée à proximité de Douar Oulad Mhaya, dans la région de Safi.
Al Akhbar rapporte par ailleurs qu'en lien avec cette affaire, le post d’un professeur de Chefchaouen sur Facebook a soulevé une vague d’indignation. L’enseignant a affirmé qu’il aurait aimé que la jeune fille et le chauffeur soient lynchés jusqu’à la mort conformément aux règles de la charia. Considérés comme une incitation au meurtre, ces propos ont été retirés par l’enseignant qui a pris soin de s’excuser, soulignant que sa réaction avait été hâtive. Des excuses qui ne le mettent pas à l’abri d’une enquête, au vu de la violence de ses déclarations et de la sensibilité de son poste, note encore le journal.