"Une ONG marocaine appelle les Nations unies à libérer les séquestrés de Bouya Omar", révèle Al Massae dans son édition de vendredi 13 décembre. Selon le quotidien arabophone, l'association en question "aurait présenté une requête auprès des Nations unies, ou plus précisément la délégation en charge des dossiers relatifs à la séquestration abusive, actuellement en visite au Maroc, pour la libération des personnes -dites séquestrées- dans le tombeau de Bouya Omar". Une demande, que l’ONG marocaine justifie par les mauvais traitements subis par les résidents de ce "sanctuaire" hors normes, bien connu des Marocains.
Des centaines de personnes séquestrées
Contacté par Al Massae, le président de ladite association, l'Alliance marocaine pour la citoyenneté et les droits de l'homme, Driss Sedraoui, explique que des centaines de personnes, sous prétexte de souffrir de troubles mentaux, sont séquestrées dans ce lieu et vivent depuis de nombreuses années, dans des conditions lamentables. "Elles y sont séquestrées, voire torturées", alerte Sedraoui, ajoutant que "son organisation a déjà tiré la sonnette d’alarme en ce qui concerne l’état des patients des établissements psychiatriques publics".
Détourné de sa mission première, à savoir, un lieu saint dans lequel les malades trouvent refuge, le site de Bouya Omar est devenu un véritable exhutoire pour les familles de ces marginaux de la société : aliénés, drogués... Sous prétexte de les guérir de leurs maux, voire de dissimuler aux yeux des autres leurs tares, elles les abandonnent entre les mains de "guérisseurs traditionnels" qui les détiennent dans des conditions inhumaines. Attirer l'attention sur ces "séquestrés" de tout un village, c'est le SOS lancé par l'Alliance marocaine pour la citoyenneté et les droits de l'homme à la délégation onusienne. Le fait d'interpeller les Nations unies est une tentative pour attirer l'attention des organisations internationales sur les oubliés de Bouya Omar.