Nous aurions volontiers ignoré avec le plus grand des dédains cette nouvelle étude américaine qui vient nous prouver, encore une fois, que certains chercheurs d’universités parmi les plus réputées ne savent plus quoi faire des budgets qui leur sont alloués. Aussi, comme les recrues de l’armée suisse, par exemple, se voient contraintes par leurs supérieurs de tirer aveuglément sur les montagnes, à la fin de leur séjour en uniforme, pour brûler les dernières cartouches d’un budget annuel qui risquerait, autrement, de ne pas être renouvelé, les chercheurs américains rivalisent d’ingéniosité pour voir de la science là où l’on s’attend le moins à la trouver, en l’occurrence dans les rondeurs féminines. Non, nous ne parlons pas d’obésité, grand fléau américain qui n’a que trop mobilisé les milieux médicaux. Nous sommes dans quelque chose d’étonnamment inattendu et primaire : il y aurait matière à penser dans les fesses des femmes !
Non, ce n’est pas une blague. Et oui, nous aurions bien balayé les inepties de cette étude d’un revers méprisant de la main s’il n’était que l’étude en question, publiée par la prestigieuse université d’Oxford, continue de faire l’objet de tant de partages sur les réseaux sociaux qu’il nous a finalement semblé nécessaire de nous pencher sur cette question qui crée beaucoup d’émoi parmi la gente masculine. Et pour cause : dorénavant, lorsque leurs regards s’attarderont sur le galbe des fesses d’une femme, ces messieurs pourront prétendre s’extasier sur son QI. Car la fameuse étude prétend, tenez-vous bien, que "les femmes ayant un gros derrière sont plus intelligentes". Donc, quand nous vous disions qu’il y aurait matière à penser dans les fesses des femmes, nous ne croyions finalement pas si bien dire. A l’heure où les voix féminines s’élèvent un peu partout pour crier halte au harcèlement, voilà que ces messieurs dames d’Oxford viennent nous affirmer que non seulement les fesses des femmes ont un haut intérêt scientifique mais que, de plus, elles seraient le miroir de leur matière grise.
Signes proéminents de génie
L’étude, très sérieuse, a porté sur un échantillon de pas moins de 16.000 femmes dont on a étudié à la loupe la teneur en volupté des popotins. Et tels ont donc été les résultats de cette étude révolutionnaire qui ne sera certes ni un petit pas pour l’homme ni, encore moins, un grand pas pour l’humanité -quoique, ça dépend vers quoi-, mais aura quand même réussi à faire grand bruit, en l’occurrence sur la Toile où circule allègrement l’article qui semble avoir fait grande impression sur les hommes. Enfin, article. On s’entend : disons plutôt la photo du généreux fessier qui y est exhibé et fait manifestement sensation.
Pour éviter de se faire allumer -ils se seront fait allumer quand même et nous y aurons trouvé, nous ne le cachons pas, un certain plaisir-, nos scientifiques de choc auront tout de même nourri leur étude d’arguments imparables : "la graisse des fesses génère un excès d’Oméga 3 dans l’organisme". Et l’Oméga 3, c'est bon pour le cerveau ! De plus, les femmes au bassin développé seraient plus résistantes au diabète et aux maladies cardio-vasculaires. Voilà, nous ne mourrons pas idiots. Néanmoins, à ce tarif-là, les génies de ce siècle seraient donc, entre autres, Jennifer Lopez ou encore Nicki Minaj qui ignorait jusqu’ici qu’en dandinant des fesses, elle faisait travailler sa tête. Aux oubliettes, Rosa Parks, Marie Curie, Mère Teresa, Marguerite Duras, Françoise Sagan, Leïla Sebbar, Ahlam Mostaghanemi, Safaa Erruas, Chourouk Hriech, et on en passe… Non mais !
