Les cafés, et plus particulièrement leurs étages, sont devenus les témoins muets de relations très rapprochées entre couples à la recherche de moments d'intimité volés. Un univers visité par Al Akhbar dans son édition à paraître, ce mercredi 14 mai. Le quotidien avance que les étages de certains cafés sont devenus l’endroit idéal pour les rencontres entre couples en quête d'intimité. Le quotidien nous entraîne à travers la ville de Casablanca. Dans un café se situant dans le quartier de Derb Ghellef, une jeune femme d'une vingtaine d'années explique :"Je suis à la recherche d'un mari, et si j’ai choisi ce café en particulier, c’est parce que j’ai la quasi certitude que je ne risque pas d’y rencontrer mon père par exemple. En plus ici tout le monde est spontané. Les couples profitent de ces moments d'intimité pour s'embrasser, se caresser, et faire tout ce qu’ils ne peuvent pas se permettre en public". Un point de vue non partagé par Safae, serveuse d’un café sur le boulevard Ghandi. "Nous recevons des clients de tous les âges. Certains ne peuvent accepter certaines situations. C’est pourquoi dès que quelqu’un dépasse les limites, le patron le met dehors sur le champ. On tient à garder une clientèle respectable".
Interdit au moins de 18 ans
Al Akhbar va à la rencontre d’un jeune lycéen de 18 ans. Ce dernier décrit l’ambiance du café qu'il fréquente avec ses amis et ses camarades de classe. "Il y’a un café/billard, tout près de notre lycée. Nous nous nous y retrouvons très souvent. Il faut dire que l'ambiance y est assez romantique. Il y a plusieurs couples qui s'y donnent rendez-vous. Ils viennent y trouver refuge. Des célibataires à la recherche de nouvelles conquêtes fréquentent assidûment ce café", souligne-t-il. Et de préciser: "Plusieurs filles parmi celles qui s'y rendent régulièrement, ont une seule idée en tête, celle de trouver le prince charmant. Et bien sûr, il faut qu'il soit aisé. La majorité d'entre elles sont des fumeuses. Elle s’habillent d’une manière indécente, et se tartinent le visage de maquillage. Enfin, il y a un coin connu des clients du café et dès qu’un couple s’y installe, on sait que ce qui va suivre... est interdit au moins de 18 ans!"
Nos villes accusent un manque en matière d'infrasctructures culturelles et d'espaces verts. Les cafés, sur lesquels on se rabat, accueillent des clients de toutes les couches et de toutes les catégories. Ils abritent ceux qui ingurgitent un café à la hâte sur un coin de table, des étudiants qui préparent leurs examens, des amis qui se retrouvent autour d'un pot, des couples pas forcèment obligés de se cacher et d'autres qui fuient le regard inquisiteur de la société pour telle ou telle raison. Dans ce dernier cas de figure, le café devient cet espace public, bien public, qui accueille des pratiques réprimées pourtant en public. Un espace de tolérance où l'on se permet des petits écarts entre jeunes.




