Les cliniques privées débrayent

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Revue de presseKiosque360. La tarification nationale de référence (TNR) fait toujours l’objet de discorde entre les cliniques privées, le ministère de la Santé et les autres intervenants du circuit. Une nouvelle grève secouera le secteur en avril.

Le 08/03/2019 à 21h15

Les associations des cliniques privées, les médecins généralistes et spécialistes du secteur privé ont décidé d’observer une grève nationale en avril prochain. Par ce débrayage, ces professionnels de la santé protestent contre la politique suivie dans le secteur, notamment celle se rapportant à la tarification nationale de référence (TNR), rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du week-end du 9 et 10 mars.

Cette décision de protestation a été prise lors d’une conférence de presse tenue jeudi à Casablanca par l’association nationale des cliniques privées au Maroc, le groupement syndical des médecins généralistes du secteur privé et le syndicat national des médecins du secteur privé. A ce propos, le Pr Rédouane Semlali, président de l’association nationale des cliniques privées, a affirmé qu’à la suite d’une rencontre tenue avec le ministre de la Santé, Anas Doukkali et les responsables de l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM), les professionnels de la santé du secteur privé ont décidé de reporter la mise en application de leur décision de suspendre le recours à la tarification nationale de référence (TNR), instaurée dans le cadre du système de l’assurance maladie obligatoire (AMO).

Et de déplorer que ce système pénalise les patients en les obligeant à payer environ 57% des frais des soins. Cette situation, précise le Pr Rédouane Semlali, se retourne généralement contre les cliniques privées puisque les patients les accusent d’être à l’origine de leur mal. Alors que ce sont les responsables de cette tarification nationale de référence qui devaient être pointés du doigt et non pas les professionnels de santé du secteur privé.

Dans ce sillage, le président de l’association des cliniques privées du Maroc appelle à une révision de cette tarification afin d'éviter aux patients de mettre la main à la poche. Et de souligner que les cliniques privées veulent en finir avec cette situation ambiguë qui se répercute négativement sur leur relation avec les patients.

Dans ce sens, il a appelé à la généralisation de la couverture médicale, de l’assurance maladie obligatoire (AMO) et de permettre à tous les patients de disposer de la carte vitale leur donnant l’accès à tous les soins sans rien débourser. C’est ainsi que toute relation matérielle entre les cliniques et les patients sera définitivement enterrée et les règlements des soins s’effectueront pas un système informatique clair et transparent, mettant le patient dans une situation confortable.

Pour sa part, le Dr Moulay Said Afif, président du groupement syndical des médecins spécialistes du secteur privé, a affirmé que cette grève prévue le 4 avril n’est orientée contre aucune partie, mais que son objectif est d’interpeller les intervenants en vue d’agir pour améliorer le système de santé dans le pays. Le secteur applique toujours la tarification nationale de référence pour l’assurance maladie obligatoire mise en place en 2006, alors qu’une révision de cette tarification devait intervenir en 2009, selon les lois en vigueur.

Par Mohamed Younsi
Le 08/03/2019 à 21h15