L’association Relais Prison-Société, présidée par Fatna Bouih, lance une campagne de lutte contre la pénalisation des délits mineurs.
Lors d’une conférence de presse, tenue ce matin du mercredi 21 septembre 2022, au siège de la maison de l’avocat à Casablanca, Youssef Madad, membre de cette association œuvrant pour la réinsertion des jeunes au sein de la société à leur sortie de prison, a clairement expliqué qu’il est aujourd’hui temps de remplacer les peines privatives de liberté de courte durée, allant de 1 mois à 2 ans d'emprisonnement, par des peines alternatives.
Un plaidoyer que Relais Prison-Société a déjà mené à plusieurs reprises et qu'elle réitère pour une nouvelle session de trois mois.
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L’objectif de l'association est donc que les peines alternatives soient enfin inscrites dans la loi et actées dans le nouveau Code pénal en préparation. Youssef Madad, chiffres à l’appui, a démontré que la surpopulation carcérale était, entre autres, provoquée par la présence de plusieurs jeunes emprisonnés suite à des délits mineurs, rappelant le risque de récidive qui s’en suit également. Il a notamment donné l’exemple de cet homme qui après avoir jeté une tomate sur une chanteuse, qu’il n’a pas appréciée, a écopé d’une peine de trois mois de prison. Avec son casier judiciaire ainsi marqué, il ne pourra aspirer à un emploi que deux ans plus tard lorsque le délit en sera effacé...
Selon des chiffres de 2021, obtenus et communiqués par l'association Relais Prison-Société, le total des hommes et des femmes emprisonnés pour délits mineurs pour une durée allant de 6 mois à 1 an représente 19,35% de la population carcérale globale.
En lieu et place des peines privatives de liberté, l’association Relais Prison-Société propose donc des peines allant de l’amende journalière, au travail d’intérêt général jusqu’au bracelet électronique.