Selon le quotidien Assabah de ce mercredi 14 octobre, le désormais connu sous le nom de «charlatan de Boulanouar» sera jugé jeudi 15 octobre au tribunal de Khouribga. De crainte d’être humilié en étant confronté directement à ses nombreuses victimes, l’accusé a profité des mesures sanitaires dues à la pandémie de coronavirus pour exiger d’être jugé à distance, c’est-à-dire à partir de la prison locale de Khouribga.
Cette affaire a fait beaucoup de bruit dans toute la région de Khouribga à cause de l’argent fou que le charlatan aurait soutiré à ses nombreux clients-victimes. Selon les données du procès-verbal établi par la brigade de la gendarmerie royale de Khouribga, sous le numéro 279/2020, le prévenu arnaquait ses victimes en fonction de leur niveau socio-économique, facturant ses séances de soins, pour toutes les maladies, à partir de 300 dirhams, un prix qui va crescendo en fonction des moyens de ses clients.
C’est dans son domicile personnel, transformé en cabinet, que le charlatan recevait sa clientèle, si nombreux que le brouhaha quotidien a fini par indisposer les voisins. Alertés, la gendarmerie et le procureur du roi sont alors intervenus pour prendre le charlatan en flagrant délit dans son cabinet. Au moment de leur entrée inopinée chez lui, précise Assabah, ils ont trouvé ce dernier, qui portait un turban vert, en train de psalmodier des phrases incompréhensibles, face à une femme couchée sur le dos devant lui. Il s’avère que cette dame a été confiée au «fqih moul el baraka» par son mari en vue de la soigner, au prix de quelque 3000 dirhams, contre le manque de sommeil, car elle ne ferme jamais l'oeil de la nuit…
Les enquêteurs ont, par la suite, mis la main sur de nombreux objets, dont les restes de divers animaux, du kleenex imbibé de produits inconnus, mais aussi des photos où l’on reconnaît clairement de nombreux élus locaux de Khouribga. La présence de telles photos intrigue toujours les enquêteurs, en attendant que le tribunal fasse la lumière sur cette affaire, conclut Assabah.