C’est une triste journée que vit la presse marocaine en perdant l’un de ses poids lourds des 20 dernières années, qui vient de tirer sa révérence. Khalil Hachimi Idrissi, un journaliste doté de l’une des plumes les plus mordantes, qui avait ensuite pris les rênes de l’agence MAP, est décédé à l’âge de 67 ans, ce samedi 8 avril à Rabat, des suites d’une longue maladie.
Le défunt a vu le jour en août 1956 à Derb Soltan à Casablanca, ville qu’il a toujours chérie et où il avait obtenu son baccalauréat philo-lettres, avant de mettre le cap sur Paris. Dans la capitale française, il enchaîne avec un diplôme de 3ème cycle en géographie à l’Université Panthéon Sorbonne, suivie d’une maîtrise en urbanisme.
Au début des années 1990, celui qui allait se faire connaître dans la profession par ses initiales «KHI» est de retour au pays pour lancer, en compagnie d’un autre monstre sacré de la profession, Mohamed Selhami, l’hebdomadaire Maroc Hebdo, l’une des publications pionnières de la presse privée au Royaume.
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Près d’une décennie plus tard, le «Gargantua du verbe», comme il est qualifié dans «Figures de la presse marocaine» (livre édité par nos confrères de la MAP), entame une nouvelle aventure avec le lancement du quotidien Aujourd’hui le Maroc où, sous sa houlette, des dizaines de journalistes marocains et étrangers ont fourbi leurs plumes.
Nommé en juin 2011 au poste de Directeur général de la MAP (Maghreb Arabe Presse), Khalil Hachimi Idrissi a, en une décennie, littéralement transformé l’agence. En lui infusant sa touche visionnaire et en multipliant les chantiers novateurs, il en a fait une agence de service public intelligente, ouverte et à la pointe de la modernité.
«KHI», trois lettres intimement liées à l’histoire de la presse marocaine moderne, laissent aujourd’hui un grand vide avec une disparition. La longue maladie de KHI, qu’il a affrontée avec une admirable dignité, avec l’aide de son épouse dévouée Najat, avait beau préparer nombre de ses amis à l’inéluctable, sa perte revêt un caractère brutal. «Nous sommes à Dieu, et à Lui nous retournons».