Il devait être le monument qui redorerait le blason de la culture dans la ville de Kénitra. Il est devenu la preuve de l’échec des élus locaux à tenir leurs engagements et à achever les projets à temps. Le Complexe culturel de Kénitra, qui tarde à voir le jour malgré les promesses des élus locaux, est devenu une véritable épine dans le pied de ces derniers, au point où les tentatives pour camoufler l’échec se multiplient.
C’est Al Akhbar qui s’intéresse à ce sujet dans son édition du mercredi 12 mai. Ce complexe fait partie du plan stratégique de développement intégré et durable de la ville de Kénitra. A ce jour encore, la fin des travaux qui y sont menés semble très lointaine, malgré les dernières sorties de responsables locaux pour tenter de rassurer l’opinion publique. Selon le journal, le président du Conseil communal tenterait même de faire croire que les choses avancent comme prévu, en s’attachant les services d’une nouvelle entreprise pour mener des travaux de «façade» dont le but est d’apaiser la colère de l’opinion publique. Et le quotidien de rappeler que l’entreprise à qui ce chantier avait initialement été confié a fini par jeter l’éponge pour des problèmes financiers. Cette dernière était, en effet, entrée en conflit avec le maître d’
ouvrage en raison des coûts du chantier. Estimé dans les études à 80 millions de dirhams, ce projet allait en fait coûter plus de 170 millions à l’entreprise qui avait remporté le marché. C’est ce qui l’a poussé à abandonner le chantier.
Comme le rappelle Al Akhbar, ce complexe culturel devait être inauguré fin 2020. L’inauguration du chantier avait même été faite lors d’un déplacement royal sur place. Aujourd’hui, il est l’objet de polémiques sur les réseaux sociaux, depuis que les citoyens se sont rendu compte que les lieux étaient devenu un abri de fortune pour les animaux errants de la ville.
Cet énième échec des élus de Kénitra, dont le Conseil communal est dirigé par le PJD, pousse certains à s’attaquer au parti de la Lampe en l’accusant d’avoir tué dans l’œuf l’ensemble des projets culturels de la ville depuis qu’il préside à leur destinée. Pendant ce temps-là, d’autres villes du Royaume font tout pour s’équiper d’infrastructures culturelles modernes, devançant ainsi, et de loin, Kénitra.