Justice: ces célèbres personnalités interdites de quitter le territoire

Moustapha Bakkoury.

Moustapha Bakkoury. . DR

Revue de presseKiosque360. Plusieurs personnalités publiques ont été interdites de quitter le Maroc sur ordre de la justice. Certains ont quand même pu partir clandestinement. D’autres ont été obligées d’annuler leur vol alors qu’elles se trouvaient déjà à l’aéroport.

Le 02/04/2021 à 20h47

A la fin du mois dernier, alors qu’il tentait de s’envoler vers les Emirats Arabes Unis, Mustapha Bakkoury, directeur de Masen, a été surpris en apprenant qu’il faisait l’objet d’un avis d’interdiction de quitter le territoire. Le président de la région Casablanca-Settat et ancien secrétaire général du PAM a dû annuler son vol et rentrer chez lui. Des sources bien informées indiquent que Bakkoury fait l’objet d’une enquête liée à sa gestion de Masen, affirme le quotidien Al Akhbar qui consacre un dossier, dans son édition du 2 au 4 avril, au cas similaire de personnalités marocaines qui ont fait l’objet d’interdiction de déplacement à l’étranger.

Le quotidien a ainsi évoqué le cas de l’ancien ministre et ancien directeur général du CIH, Moulay Zine Zahidi qui, sous le coup d’une enquête judiciaire, a également été interdit de quitter le territoire national. Il a néanmoins pu partir clandestinement en Espagne, puis au Portugal –sa femme étant de nationalité portugaise- où il est resté jusqu’à sa mort. Il est parti juste avant l’aboutissement de son procès. Il a donc été condamné par contumace pour abus de pouvoir et complicité dans la dilapidation des deniers publics.

Un autre ancien directeur du CIH, le socialiste et ancien ministre Khalid Alioua, fait également partie de ces personnalités interdites de déplacement à l’étranger. L’ancien porte-parole du gouvernement est poursuivi, lui aussi, dans une affaire de mauvaise gestion, de détournement de fonds et de dilapidation des biens publics. Il était poursuivi en état d’arrestation mais à l’occasion du décès de sa mère, il a pu bénéficier d’une autorisation de sortie de prison de quatre jours pour assister aux funérailles. C'était le 4 mars 2013. Depuis, il n’y est plus retourné. Il est toujours poursuivi, mais en état de liberté provisoire. De ce fait, il est interdit de quitter le territoire.

Un autre socialiste se trouve dans cette situation. C’est l’ancien président du conseil provincial de Guelmim. Albelouahab Belfkih, parlementaire de l’USFP, a été lui aussi empêché de s’envoler vers l’étranger en produisant un passeport français. Il voulait sans doute contourner la décision d’interdiction de quitter le territoire dont il fait l’objet depuis le début de sa poursuite judiciaire pour, entre autres, mauvaise gestion. Il est cité, en effet, dans quatre rapports soumis au Parquet par la Cour des comptes. En plus de dilapidation des biens publics, il est également poursuivi pour faux et usage de faux et complicité, parmi d’autres chefs d’inculpation, ce qui, d’après le quotidien, pourrait lui valoir une peine de 20 ans de prison.

Abdelkrim Moutiî, fondateur de la Chabiba islamique, est, lui aussi, cité par le quotidien parmi les personnalités interdites de quitter le territoire national. Cela ne l’a pourtant pas empêché de s’exiler pendant plus de trois décennies de Libye, puis en Angleterre où il a pu obtenir dernièrement l’asile politique et où il vit actuellement. Impliqué dans l’assassinat du dirigeant socialiste, Omar Benjelloun, Abdelkrim Moutiî a été condamné par contumace à perpétuité en 1980. A l’époque, il vivait déjà depuis cinq ans en Libye. Mais, après trente ans dans le pays de Kadhafi, il se sentait de plus en plus à l’étroit. N’ayant plus de passeport, il a pu quand même se rendre en Turquie pour se soigner, juste avant les événements de 2011. Et depuis la Turquie, il s’est rendu au Royaume-Uni.

En remontant un peu plus loin dans l’Histoire, Al Akhbar retient le cas de l’ancien directeur du protocole de Ben Arafa. Ayant fait partie de la liste des traitres de la nation dressée par une commission spéciale au lendemain de l’indépendance, Abderrahmane Hajoui, a été dépossédé de ses biens et déchus de des droits civiques pour une durée de 15 ans. Il a profité d’un délai de recours accordé à tous les membres de cette liste pour s’enfuir avec l’aide de certains Français qui résidaient encore au Maroc. Il est parti vivre en France.

Pour finir, le quotidien cite le cas de l’artiste Dounia Batma. A cheval entre le Maroc et les pays du Golfe, la chanteuse casablancaise est également frappée d’une décision d’interdiction de quitter le territoire pour son implication dans la fameuse affaire «Hamza mon BB». Poursuivie en état de détention, elle pu bénéficier d’une mise en liberté provisoire après avoir déposé une caution de 500.000 dirhams. Elle a été condamnée le 30 décembre, et depuis, elle est interdite de quitter le territoire national.

Par Amyne Asmlal
Le 02/04/2021 à 20h47