La nouvelle est tombée comme un couperet ce jeudi soir. Le célèbre avocat français, Jacque Vergès, est mort. Celui que certains avaient baptisé "l'avocat de l'indéfendable" s'est éteint à l'âge de 88 ans. Dans une déclaration aux médias français, Christian Charrière-Bournazel, président du Conseil national des barreaux (CNB), raconte : "il avait fait une chute il y a quelques mois, et du coup il était très amaigri, marchait très lentement. Il avait des difficultés à parler mais intellectuellement il était intact. On savait que c'étaient ses derniers jours mais on ne pensait pas que ça viendrait aussi vite".
"L'avocat de la terreur"Au cours de sa carrière, Jacques Vergès s'était rendu célèbre pour avoir défendu des dossiers problématiques portant à polémique et des personnes ayant commis des crimes particulièrement graves, tel que Klaus Barbie, criminel nazi extradé de Bolivie vers la France en 1983. Il avait aussi défendu le "Boucher de Lyon" lors de son procès en 1987 et, plus récemment, l'ancien président serbe Slobodan Miloševic, reconnu coupable de crime contre l'humanité en 2002, ou encore l'ex-président de la Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo, en 2011. Des affaires très médiatisées, mais également très critiquées, qui lui ont valu le surnom d'"'avocat de la terreur". Mais pour les marocains, Jacques Vergès reste celui qui a défendu jusqu'au bout Omar Raddad, ce jardinier marocain injustement accusé du meurtre de sa patronne.
Figure emblématique du barreau français, il était connu pour ses convictions anticolonialistes et son passé d'ancien résistant. Né en 1925 d'un père réunionnais et d'une mère vietnamienne, Jacques Vergès avait aussi fait partie des résistants durant la deuxième Guerre et s'était affirmé comme un anticolonialiste convaincu. Sa carrière d'avocat avait débuté avec l'affaire de la Sonacotra, affaire qui avait porté sur les frais illégaux au sein de foyers visant des étrangers en situation irrégulière.