Îles Zafarines. Ces fortunes que rapporte le narco-trafic aux passeurs de drogue

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Une opération de grande envergure menée par le service maritime de la Guardia civil espagnole, dans la nuit du dimanche au lundi 15 juillet, sur une des trois îles Zafarines, base avancée de narcotrafiquants, a permis l’arrestation de 6 individus et l’obtention des informations inédites que voici.

Le 17/07/2019 à 08h00

C’est à 3h30 du matin, dimanche 14 juillet dernier, que 6 vedettes du service maritime de la Guardia Civil sont intervenus sur l'une des îles du petit archipel que forment les Zafarines.

A bord, de nombreux agents d’intervention suréquipés, lesquels, en quelques minutes ont pu reprendre le contrôle de cette île, par ailleurs revendiquée par le Maroc, et qui servait de refuge et de point de ravitaillement à des narcotrafiquants, nous apprend un article paru sur le site ABC España le lundi 15 Juillet.

Cette opération est la conclusion d'un travail de longue haleine, entamé dès janvier dernier, quand les analystes de la Guardia Civil ont découvert les nouvelles voies et procédures permettant aux trafiquants d'éviter les pressions de la police dans le détroit de Gibraltar ainsi que sur le reste des côtes de la péninsule ibérique.

Les îles Zafarines étaient devenus l'épicentre des "narcolanchas", pour fournir de la drogue et même du carburant à diverses organisations. Ce lieu était devenu une "pépinière maritime" qui leur permettait d’agir en haute mer et à l’abri des vents.

Cette opération, baptisée Karsana, a mobilisé 150 agents de la Guardia Civil, tout corps confondus, et a permis, au final, l’arrestation de 6 personnes impliquées dans ce vaste réseau.

On en sait désormais un peu plus sur cette activité, notamment sur les montants versés aux trafiquants de drogue, des informations qui n'ont à ce jour jamais encore été révélées

Accusés d'appartenance à une organisation criminelle, de trafic de drogue et de contrebande, les six individus ont été incarcérés au terme de leur garde à vue en Espagne. 

Les "Narcolanchas", ces embarcations semi-rigides et superpuissantes, à même de transporter quatre personnes, ayant chacune un rôle bien précis, permettent aux trafiquants de traverser la Méditerranée en quelques heures seulement. 

Dans ce réseau, le pilote est celui qui est le mieux rémunéré, à raison d'entre 30.000 et 50.000 euros par voyage.

Le second à être le mieux payé est le "gepero", soit le nom donné à la personne qui s’occupe des données GPS ainsi que des instruments de navigation: il perçoit entre 20.000 et 30.000 euros par voyage.

Enfin le moins bien payé est le marin, qui perçoit entre 10.000 et 15.000 euros par voyage.

La quatrième personne présente sur la "Narcolancha" est la "garantie", un homme placé là par le propriétaire de la cargaison de drogue. Son rôle est de s’assurer que tout se passe bien. C’est cette personne qui prend la décision de jeter la cargaison par-dessus bord, en cas de pépin.

Par Mehdi Heurteloup
Le 17/07/2019 à 08h00