Hôpitaux et dispensaires publics: y a-t-il une pénurie de vaccins par le BCG contre la tuberculose?

Vaccination d'un bébé contre la rougeole au centre de santé Moulay Youssef, à Casablanca.

Revue de pressePlusieurs parents n’ont pu vacciner leur nouveau-né par le vaccin Bacille Calmette et Guérin (BCG), qui immunise contre la tuberculose, dans les hôpitaux et les dispensaires publics. Une situation qui n’est pas dépourvue de conséquences, car il leur devient impossible d’inscrire leur bébé à l’état civil, sans que ce vaccin ne lui ait été administré. Une revue de presse d’Assabah.

Le 02/07/2024 à 18h32

À cause des conséquences des grèves qui se succèdent dans la santé publique, les parents des nouveau-nés se retrouvent désormais confrontés à une nouvelle et très préoccupante problématique: l’indisponibilité, dans les dispensaires et les hôpitaux publics de plusieurs régions du Royaume, des vaccins par le BCG immunisant contre la tuberculose.

Selon Assabah de ce mercredi 3 juillet, cette situation pose particulièrement problème aux parents de nouveau-nés, et pas seulement à propos de la préservation de leur santé.

Même si son efficacité n’est pas totale, le vaccin par le Bacille Calmette et Guérin (BCG) permet non seulement de stimuler sans danger l’immunité et de protéger contre la tuberculose, mais surtout d’éviter aux enfants de développer des formes sévères de cette maladie.

Au Maroc, l’inscription d’un enfant à l’état civil est conditionnée par la production d’un certificat attestant de la vaccination contre cette maladie. Mais étant donné que les doses de vaccin par le BCG paraissent actuellement indisponibles, ces parents se voient refuser l’inscription de leur enfant par les fonctionnaires chargés de tenir ces registres.

Le quotidien relaie ainsi le fait que plusieurs parents n’ont pu faire vacciner leur enfant, vraisemblablement à cause d’un épuisement des stocks disponibles dans les dispensaires et les hôpitaux publics.

D’autres raisons sont également évoquées, comme l’absence d’infirmiers pour injecter ces vaccins dans certains centres de santé.

Dans tous ces cas, le problème des parents demeure à l’identique: ils se retrouvent dans l’incapacité de respecter le délai d’injection de la première dose à leur nouveau-né, et ne peuvent donc l’inscrire à l’état civil.

Interrogé à ce propos par Assabah, Saïd Afifi, pédiatre à Casablanca, affirme n’avoir pas eu connaissance d’une quelconque rupture des stocks de ce vaccin, et atteste que des doses de vaccin par le BCG sont actuellement disponibles dans les pharmacies.

En ce qui concerne leur indisponibilité dans les centres de santé publics, le pédiatre a rappelé que cet approvisionnement faisait appel à d’autres procédures logistiques.

Il a donc indiqué être dans l’incapacité d’affirmer si le vaccin par le BCG était, ou non, disponible partout au Maroc, et a en conséquence appelé les fonctionnaires du ministère de la Santé à s’expliquer sur cette situation et à confirmer s’il y a actuellement une pénurie de ce vaccin.

L’obligation d’injecter le vaccin par le BCG aux nouveau-nés avant leur inscription à l’état civil est une mesure qui a été en vigueur dans plusieurs pays, certains l’ayant entre-temps abandonnée. C’est le cas en France, où l’obligation de cette vaccination est remplacée depuis 2007 par «une forte recommandation».

Par Fayza Senhaji
Le 02/07/2024 à 18h32