La police judiciaire de Salé enquête, depuis la semaine dernière, sur des responsables à la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), un commerçant et le propriétaire d’une usine autour de 800 correspondances issues de la DGSN. Selon Assabh, qui rapporte l’information dans son numéro de ce week-end des 26-27 décembre, ces documents comportent des décisions internes et sont signés par des préfets et autres hauts responsables de la DGSN.
Tout a commencé lorsqu’un officier de police, en congé maladie dans le domicile parental, a décidé de faire ses courses. «En achetant quelques produits alimentaires dans le Douar Ouled Moussa, il a retrouvé chez le commerçant une quantité de papiers sur lequels étaient imprimés des documents officiels issus de la DGSN», indique le journal. Il a donc immédiatement averti le patron des Renseignements généraux (RG) de la région qui s’est rendu sur place.
«Ce dernier a été rejoint par un haut responsable de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST)», ajoute le quotidien. D’autres hauts gradés de la DGSN les ont rejoints peu de temps après.
Selon une source informée, citée par le journal, le commerçant a été mis en garde à vue. Il a très vite avoué qu’il se procurait les documents en question de chez le propriétaire d’une usine à l' Oulja, dans la banlieue de Salé.
La perquisition de l’usine a permis de confisquer 500 autres documents similaires. L’enquête a révélé que le fonctionnaire en charge des archives et de la destruction des documents officiels préférait les jeter. «Un haut responsable a alors donné ses instructions pour que ce fonctionnaire, ainsi que trois autres cadres, soient entendus», rapporte Ass. Le journal souligne que ces doculments contenaient des ordres directs de Bouchaib Rmail, ancien patron de la DGSN, sans toutefois préciser l’objet de ces instructions.
Selon le journal, les éléments de la police judiciaire, de la Sûreté nationale et des Renseignements généraux sont convaincus que le fonctionnaire en charge des archives est le premier responsable dans cette affaire. Le sort réservé à ces documents démontre une grande négligence professionnelle de sa part.
Par ailleurs, l’officier qui a révélé cette affaire au grand jour pourrait bien être promu au grade de commissaire de police. Il a déjà reçu les félicitations d’un haut responsable à la DGSN.